La chute de Bachar al-Assad éclabousse.

4 mois

Le fils de Hafez al-Assad, qui dirigeait la Syrie d’une main de fer, quitte Damas pour le froid de Moscou.

Poussé vers la sortie par une horde de rebelles qui prennent les villes les plus stratégiques avec une facilité déconcertante. Ses alliés iraniens et russes semblent l’avoir abandonné. En effet, lorsque le chef et fondateur de Hayat Tahrir al-Cham (HTC), une coalition de groupes rebelles, Abou Mohammed al-Joulani, ordonne à ses troupes d’avancer vers le palais présidentiel de Damas.

Qui pointer du doigt?

L’Iran ne réagit pas, et Poutine ne fait décoller que quelques avions de guerre. Puis plus rien. Les villes tombent une à une, presque sans résistance, entre les mains des rebelles. C’est le début de la fin du régime qu’il dirigeait depuis le 7 juillet 2000.

On reproche à Bachar d’avoir torturé et exterminé des milliers d’opposants politiques, des femmes. Et, bien souvent, des djihadistes. Les violences physiques et les déportations se conjuguaient avec des chocs psychologiques dans une atmosphère de terreur.

Son pouvoir était plongé depuis longtemps dans une guerre civile larvée, avec des pics de violences.

Comme en 2011, lorsqu’il réprime avec succès le printemps arabe qui se propageait à ses portes. Cette année-là, il doit son maintien au pouvoir à l’intervention salvatrice, mais aussi double, de la Russie et de l’Iran.

Mais au-delà de cette chute presque inéluctable, des questions se posent : Qui sont les nouveaux maîtres de Damas, qui communiquent par téléphones turcs ? Comment l’Iran, les États-Unis, la Russie, la Turquie et Israël vont-ils gérer ce changement de situation ? Qui est Abou Mohammed al-Joulani, né Ahmed al-Chara ? À la veille de l’arrivée de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis, et pendant que Israël poursuit sa traque contre le Hamas et le Hezbollah, comment appréhender la crise au Moyen-Orient ?

L’Europe, assurément, a quelques raisons de s’inquiéter. Notamment à cause des flux migratoires, qui risquent de mettre une pression supplémentaire sur son économie déjà fragilisée par la guerre en Ukraine. Même Israël, qui semble crier victoire, devra rester vigilant. Car le nouveau maître de Damas s’appelle Al-Joulani. En référence à ses origines familiales du plateau du Golan, un territoire syrien occupé par Israël depuis 1967, à la suite de la guerre des Six Jours.

Tama César.

photo:dr

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