29 novembre: Yacé 26e aujourd’hui

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Le 29 novembre marque le 26e anniversaire du décès de Philippe Yacé. Une figure incontournable de l’histoire politique et intellectuelle de la Côte d’Ivoire.

Né le 23 janvier 1920 à Jacqueville, Philippe Yacé a consacré sa vie à la politique, en particulier au PDCI, et à l’édification de la république ivoirienne. En tant qu’instituteur passionné, il a grandi dans une époque où l’enseignement était considéré comme un métier sacré. Et cette vocation l’a poussé à militer pour l’émancipation de son pays. Il s’est opposé au Président Sékou Touré. Par la suite on l’a disqualifié dans la course à la succession au profit de Bédié.

Philippe Yacé a été un des architectes de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. S’engageant aux côtés de Félix Houphouët-Boigny et d’autres figures de la décolonisation comme Auguste Denise et Jean Delafosse. Après avoir brillamment terminé ses études à l’École normale William-Ponty au Sénégal, il est revenu en Côte d’Ivoire. Il y a pris part activement à la lutte pour l’autonomie et l’indépendance. Son engagement l’a mené à participer à des actions militantes contre la colonisation. Et à fonder le Syndicat national des enseignants, un pilier de la lutte contre l’oppression coloniale.

Le 28 septembre 1958, lorsque la Côte d’Ivoire devient une république, Philippe Yacé devient le premier président de l’Assemblée législative.

Avant d’être élu à la tête de l’Assemblée nationale en 1960.

Sa prise de fonction coïncide avec l’accession à l’indépendance sous la présidence de Félix Houphouët-Boigny. À cette époque, il se distingue comme un acteur clé du processus politique et diplomatique. Il prononce notamment le second discours du 7 août 1960, après celui du premier président de la république, Félix Houphouët-Boigny.

Philippe Yacé a aussi joué un rôle controversé mais important dans les luttes internes au sein du PDCI-RDA. Etant l’un des principaux acteurs des purges qui ont évincé plusieurs figures du parti. Telles que Jean-Baptiste Mockey et Ernest Boka, à la suite des accusations de complots contre le président Houphouët-Boigny. Plus tard, Yacé admettra que les complots étaient fictifs. Expliquant que son engagement dans ces procès était une question de survie politique.

Il a cumulé les fonctions de secrétaire général du PDCI et président de l’Assemblée nationale pendant plus de 15 ans, un record de longévité à ces postes. En 1968, il devient président de l’Association entre la Communauté économique européenne et les États africains et malgache associés (CEE/AEAMA). Une position qui renforce son influence internationale. Il se distingue également par ses engagements dans diverses organisations internationales et son rôle à la tête de l’Association internationale des parlementaires français en 1978.

Dans les années 1980, sa carrière prend un tournant avec l’introduction du multipartisme en Côte d’Ivoire.

Critiqué et écarté du pouvoir à la suite de réformes politiques menées par Félix Houphouët-Boigny. Il se retire de la vie politique active pour se concentrer sur sa commune de Jacqueville et sa famille. La crise politique en Côte d’Ivoire dans les années 1990 entraîne un retour de Philippe Yacé. Il devient une figure de sagesse et de conseil dans la gestion de la transition, lors de la montée en puissance de Ouattara.

Durant cette période, il occupe des postes honorifiques. Il est fait Président du Conseil économique et social, et continue à jouer un rôle d’influence. Il est aussi nommé grand officier de la Légion d’honneur pour son engagement. Malgré ses retraits successifs de la vie politique active, Philippe Yacé demeure un symbole de stabilité et de sagesse, souvent appelé à intervenir dans les moments de crise. Il est également reconnu pour son rôle de médiateur entre les différentes communautés. Notamment en tant que chef spirituel des « 3 A » (Alladian, Ahizis et Akouri), regroupant les peuples lagunaires.

Le décès de Philippe Yacé en 1998 laisse un vide dans la politique ivoirienne, marquée par un homme d’État au service de la nation.

Son neveu Jean-Marc Yacé comble ce vide par l’efficacité de son travail au sein de la Marie de Cocody. Et du Pdci à la tête duquel il a voulu se mettre.

Hommage à Yacé.

ETHAN GNOGBO

photo: dr

POUVOIRS MAGAZINE

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