Le 15 novembre, jour de la paix, doit symboliser la réconciliation nationale, mais l’oubli des morts est toujours tragique.
Henri Konan Bédié a institué cette journée en 1996 pour rappeler l’urgence de la paix, mais l’hypocrisie prévaut encore.
Malgré les discours de paix, la Côte d’Ivoire ignore toujours les rites funéraires nationaux pour honorer les milliers de morts.
Les défunts, victimes des crises successives, n’ont jamais reçu l’hommage digne qu’ils méritaient, comme s’ils n’avaient jamais existé.
Les autorités ivoiriennes, pourtant observant leurs propres rites de deuil, négligent celui des innocents tombés dans les conflits.
Au lieu d’un hommage national, la mémoire des disparus est effacée, aggravant les fractures sociales et la division du pays.
La levée de deuil symbolise la réconciliation, mais en Côte d’Ivoire, elle reste un concept vide de toute réalité.
En observant les grandes cérémonies de deuil, les autorités se souviennent d’elles-mêmes, mais oublient leurs compatriotes disparus.
Le respect des morts dans les sociétés ivoiriennes est un devoir moral, et devrait se traduire par un deuil national.
La Côte d’Ivoire a traversé des épreuves sanglantes, mais aucun deuil national n’a jamais été instauré pour apaiser les cœurs.
Chaque année, le 15 novembre est célébré, mais la vraie paix ne peut exister sans un réel hommage aux défunts.
La paix, telle que l’avait rêvée Houphouët-Boigny, implique la reconnaissance des souffrances collectives, mais la Côte d’Ivoire oublie.
Le pays semble enfermé dans un cycle de réconciliation superficielle, sans jamais honorer véritablement les vies humaines perdues.
Il est crucial d’observer un deuil national pour réparer les injustices faites aux disparus et leur rendre dignité et respect.
Les autorités, par leur silence, montrent qu’elles ne voient pas ces victimes comme égales, ni dignes d’un hommage national.
Un deuil national pour les victimes du conflit pourrait apaiser les tensions et offrir une réelle chance de réconciliation.
La levée de deuil n’est pas seulement un geste symbolique, mais une nécessité pour refermer les plaies du passé.
Chaque victime mériterait qu’on la souvienne dignement, mais en l’absence de deuil, leur souffrance reste sans reconnaissance.
Ce 15 novembre, il est crucial d’honorer la mémoire des disparus et de promouvoir une paix véritable et inclusive.
L’hypocrisie persistante autour de la journée nationale de la paix empêche un véritable processus de guérison pour la nation.
Pour qu’un jour, la paix ne soit pas un vain mot, il faut d’abord reconnaître la souffrance collective des ivoiriens.
HARON LESLIE
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE