En Côte d’Ivoire, l’urbanisation rapide et les constructions anarchiques posent de nombreux problèmes, surtout lors des fortes pluies.
Ces situations aggravent les inondations dans les quartiers précaires, où les infrastructures sont souvent insuffisantes.
Les pluies diluviennes qui frappent régulièrement Abidjan sont souvent amplifiées par le changement climatique. Les experts soulignent l’importance de repenser l’aménagement urbain pour réduire les risques d’inondation. Pourquoi ces quartiers précaires sont-ils si vulnérables aux inondations ?
L’accroissement des surfaces bétonnées réduit l’infiltration des eaux de pluie dans le sol. En milieu naturel, seulement 5 à 10 % de l’eau ruisselle, tandis qu’en milieu urbain, ce chiffre grimpe à 55 à 65 %. Cette imperméabilisation du sol augmente les risques d’inondation.
La destruction des espaces verts pour construire des habitations a des conséquences majeures.
Les quartiers précaires d’Abidjan, qui étaient autrefois des zones d’absorption naturelle, voient désormais leurs capacités d’infiltration réduites. En conséquence, des volumes d’eau importants s’accumulent dans les rues et les maisons pendant les pluies.
Les autorités ivoiriennes ont tenté de gérer les cours d’eau, mais cette approche a souvent été contre-productive. Dans le passé, des projets de détournement de rivières ont aggravé la situation en rendant certaines zones plus exposées aux inondations.
Il est crucial de repenser la gestion des eaux pluviales. Une solution serait de favoriser la renaturation des cours d’eau et de mettre en place des infrastructures adaptées. Des bassins d’infiltration et des jardins de pluie, comme ceux qui émergent dans certaines villes, pourraient limiter le ruissellement et améliorer la gestion des eaux.
Les toitures végétalisées sont également une option à considérer. Ces dispositifs peuvent absorber une partie des eaux de pluie, réduisant ainsi le risque de saturation des réseaux d’évacuation.
Face à ces défis, une meilleure planification urbaine et des solutions innovantes s’avèrent essentielles pour protéger les populations vulnérables des inondations.
MARIE GNIALET
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE