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18 octobre: FHB, 119 ans. Il a hissé la politique au niveau de l’art.

En ce jour du 18 octobre, la Côte d’Ivoire s’illumine des souvenirs et des émotions. Célébrant Houphouët-Boigny la naissance d’un homme dont l’ombre, telle celle d’un baobab majestueux, s’étend sur notre terre.

Félix Houphouët-Boigny, né à N’Gokro, le 18 octobre 1905. Les travaux de l’auteur Frédérick Grah Mel, son biographe et de bien d’autres chercheurs sont plus prudents sur la date. Il fut bien plus qu’un simple leader ; il fut l’architecte d’une nation, un bâtisseur d’espoir, un phare au milieu des tempêtes politiques et sociales.

Son parcours, pavé de défis et d’accomplissements, commence dans un contexte colonial, où la lutte pour l’émancipation était une nécessité vitale. Dans sa jeunesse, Félix, doté d’un esprit curieux et d’une volonté inébranlable, part pour la France afin d’y poursuivre des études en médecine. C’est là, au cœur des luttes ouvrières et des revendications pour la justice, qu’il forge sa conscience politique.

De retour en Côte d’Ivoire, il devient rapidement une figure incontournable. Alliant son savoir-faire médical à un engagement ardent pour les droits de son peuple.

Élu pour la première fois à l’Assemblée nationale en 1946, il ne se contente pas de s’asseoir dans les couloirs du pouvoir. Il y infuse une voix de vérité. En tant que président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, il se bat pour une Côte d’Ivoire libre, émancipée de l’ombre coloniale.

Chaque discours, chaque décision, chaque action témoigne d’une détermination à sculpter l’avenir de son pays dans le marbre de l’indépendance.

Sa carrière politique se déploie tel un arbre en pleine croissance.

Entre 1956 et 1959, il occupe plusieurs postes au sein du gouvernement français. Tout en maintenant un regard constant sur son pays natal. En tant que maire d’Abidjan, il ne se contente pas d’administrer ; il rêve et construit. Sa vision d’une ville moderne et prospère commence à prendre forme, tandis qu’il prépare le terrain pour une Côte d’Ivoire souveraine.

L’apogée de sa carrière survient le 7 août 1960, lorsque la Côte d’Ivoire accède à l’indépendance et qu’il en devient le premier président. C’est un moment historique, un aboutissement de luttes collectives. Et Houphouët-Boigny devient le symbole d’un nouveau départ. Son ascension au pouvoir est marquée par une quête de paix et de stabilité. Un désir de construire une nation où chaque Ivoirien pourrait se sentir en sécurité et épanoui.

Dans ses discours, il prône l’unité nationale et la réconciliation. Conscient que la diversité ethnique et culturelle de la Côte d’Ivoire doit être un atout, et non un obstacle. Son mantra, « La paix, la solidarité et la prospérité », devient le fil conducteur de sa politique. Son engagement envers l’éducation, l’agriculture, et la défense des droits du peuple sont  gravés dans l’âme ivoirienne.

Il initie des réformes agrariennes.

Favorise le développement des infrastructures et investit dans l’éducation, permettant à de nombreuses générations de bénéficier de ces avancées.

Cependant, le temps, inéluctable, apporte aussi des ombres. À la fin de son règne, des voix discordantes cherchent à ternir l’éclat de son héritage. Des critiques émergent sur sa gestion du pouvoir et sa capacité à faire face aux défis contemporains. Pourtant, l’histoire, avec sa sagesse implacable, ne retiendra pas l’image d’un homme accrochée au pouvoir, mais celle d’un visionnaire, les pieds dans la terre rouge de son pays, et la tête remplie de rêves pour un avenir meilleur.

Aujourd’hui, alors que nous honorons son nom, nous célébrons un homme. Mais aussi un symbole d’une Afrique en quête d’identité, d’unité et de dignité. Son héritage est un appel à la responsabilité pour nous tous : préserver et promouvoir la paix, l’harmonie et la justice. L’exemple d’Houphouët-Boigny nous rappelle que la véritable grandeur d’un leader réside dans sa capacité à écouter. A rassembler, et à servir son peuple.

Félix Houphouët-Boigny ne sera sans doute pas remplacé.

Dans un monde en perpétuelle mutation, son exemple reste une boussole pour ceux qui cherchent à tracer un chemin vers un avenir meilleur. En cette journée mémorable, levons nos voix et nos cœurs, célébrons son œuvre et engageons-nous à poursuivre sa quête. Quête pour une Côte d’Ivoire forte et unie, où chaque citoyen trouve sa place dans le grand récit de notre nation.

Aujourd’hui, comme un chant d’espoir, résonne son nom, et dans les rivières de notre mémoire il continue de vivre. Que son héritage inspire les générations futures à bâtir un monde où l’amour, la justice et la solidarité règnent en maîtres.

JULIEN BOUABRE

photo:dr

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