Cacao: Brésil, Indonésie et Cameroun derrière la Côte d’Ivoire

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Une cinquantaine d’industriels et de représentants de pays importateurs se sont réunis à Abidjan le 26 septembre.

Les exportateurs ont exprimé leur souhait de reporter de deux ans l’entrée en vigueur de la réglementation européenne. Cette réglementation concerne les produits issus de la déforestation, initialement prévue pour fin janvier 2025.

Aly Touré, porte-parole des exportateurs, a dénoncé des délais irréalistes. Les exigences du règlement incluent la géolocalisation de toutes les parcelles, ainsi qu’un système de traçabilité opérationnel. Moins de cent jours restent avant la mise en œuvre, et de nombreux pays producteurs s’inquiètent.

Le Brésil, l’Indonésie et le Cameroun soutiennent également cette demande. L’association des chocolatiers européens a porté cette doléance à New York. La Commission européenne a récemment proposé un report de douze mois pour faciliter la préparation des parties concernées.

La RDUE vise à interdire l’importation de produits provenant de plantations déforestées après 2020. Bois, cacao, hévéa et soja sont concernés par cette réglementation stricte. Un système national de traçabilité doit garantir la légalité des produits à l’exportation.

Cependant, moins de 800 coopératives de cacao ont été agréées sur un objectif de 2000 en Côte d’Ivoire.

Le pays, premier producteur mondial, espère finaliser la mise en conformité d’ici la fin de l’année. Le Conseil café-cacao plaide pour un délai pour engager des concertations avec tous les acteurs.

Abidjan souhaite connaître sa contribution dans les processus de vérification de l’origine des denrées. Les exportateurs pointent également la complexité des données d’identification nécessaires pour les petits producteurs. Ils craignent des effets néfastes sur les conditions de vie et l’accès au marché.

Michel Arrion, directeur de l’ICCO, considère que l’UE a été généreuse en fixant 2020 comme année limite. Le débat devrait se concentrer sur le coût de la mise en conformité pour les planteurs, notamment la nature des investissements nécessaires.

Les pays exportateurs ne doivent pas se réjouir trop vite après ce feu vert de la Commission européenne. Deux organes législatifs européens, le Conseil et le Parlement, doivent encore examiner ce projet de report dans les semaines à venir. Les organisations de défense de l’environnement plaideront alors pour des actions fortes et immédiates en faveur de la préservation des forêts.

JM AHOUSSY

photo: dr

POUVOIRS MAGAZINE

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