Le Pape François avait invité à implorer la confiance. Des réactions sont arrivées de divers endroits. Notamment de Belgique ou Jean Marc Turine lors du souverain pontife lui a remis un courrier. D’Afrique, pas beaucoup de réactions.
Sauf celle d’un prêtre ivoirien qui dans un ouvrage profondément réfléchi, adresse des lettres en un seul tenant au Pape François.
Il y évoque des préoccupations majeures concernant la foi chrétienne en Afrique. Il souligne par exemple entre milles réflexions que le document Fiducia supplicans n’introduit pas de nouvelle doctrine. En particulier sur le mariage entre un homme et une femme.
Cependant, la mention de la bénédiction des couples de même sexe a suscité une vive réaction parmi les fidèles africains, choqués par ce qu’ils perçoivent comme une contradiction à leur foi.
Et même antinomique à leurs mœurs, leurs rites et us. Les Africains sont pudiques en effet.
Peut-être parce qu’historiquement, de nombreuses sociétés africaines ont des normes culturelles et des croyances qui valorisent des relations hétérosexuelles traditionnelles. Dans ce contexte, l’homosexualité est souvent perçue comme un tabou.
Pour ce prête ivoirien qui se pose les bonnes questions, la bénédiction de couples de même sexe soulève des questions cruciales. Que signifie-t-elle pour l’Église et pour ceux qui la composent, surtout dans un continent où la doctrine chrétienne reste profondément ancrée ? Le prêtre souligne que les jeunes chrétiens se retrouvent tiraillés entre leurs aspirations personnelles et sociales, d’une part, et leur engagement en tant que disciples du Christ, d’autre part.
Il rêve d’une Église en Afrique qui se montre plus prudente, évangélique et contemplative. Il aspire à une communauté ecclésiale qui, dans un monde bruyant et hyper-médiatisé, parle d’une voix claire et mesurée. Ce serait une Église qui refuse de se laisser dominer par les égos de ses pasteurs et qui reste ouverte à l’appel de l’Esprit.
Le prêtre évoque également le besoin de promouvoir l’excellence humaine et chrétienne sans se laisser emporter par le pouvoir. Nous y reviendrons
HARON LESLIE
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
