L e chef de service sport de Fraternité matin, Paul Bagnini propose un texte intitulé “La Faillite des Instances Juridiques de la FIF”
La Fédération ivoirienne de football, qui a acté la montée de l’Africa en Ligue 1, vient de capituler. Une décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) a suffi à faire tourner casaque à la faîtière nationale.
Pourtant, le TAS a été clair : « Étant donné l’absence de l’Africa Sports à la procédure, qui n’a donc pas pu être entendue dans le cadre de cet arbitrage, la demande d’Isca de modifier le classement de la saison 2023-2024 du championnat national de Ligue 2 est rejetée. »
Cela signifie que l’Africa reste premier et Isca deuxième de la poule A de la Ligue 2 pour la saison 2023-2024. En conséquence, l’Africa est toujours champion de la Ligue 2, tandis qu’Osa, son dauphin, se maintient à la deuxième place.
Nulle part la juridiction basée à Lausanne, en Suisse, ne demande de rétrograder les Aiglons. Mieux encore, l’arbitre international a demandé à la FIF de trouver une solution qui arrange toutes les parties impliquées.
« Il appartiendra à la FIF de tirer les conséquences de la présente sentence en prenant toutes les mesures utiles à la participation d’Isca au championnat de Ligue 1 pour la saison 2024-2025 et en se déterminant sur la participation de l’Africa Sports à ce même championnat », stipule le courrier du TAS.
Alors, pourquoi la fédération s’acharne-t-elle sur l’Africa Sports ?
Il existe d’autres moyens plus consensuels pour régler le conflit entre la FIF, Isca et l’équipe de Yamoussoukro. La FIF a décidé que c’est l’Africa Sports qui monte en Ligue 1 à l’issue de la saison régulière. Cela a permis à cette équipe de disputer la finale de Ligue 2, remportée (2-1) le 30 juin dernier contre l’Olympique Sport d’Abobo (Osa).
Si la décision de la FIF restait en l’état, cela signifierait que l’équipe Inova Sporting Club aurait terminé première de sa poule A, devant l’Africa. Cela constituerait une violation de la décision du TAS par la fédération, puisque cette instance a rejeté la demande de modification du classement de la Ligue 2 faite par l’Isca.
Pourquoi la FIF n’assumerait-elle pas son erreur ?
Ses commissions juridiques ont failli dans l’application du droit, conduisant à ce scandale majeur dans le football.
Qu’est-ce qui empêche la fédération d’intégrer Isca et de modifier la formule du championnat ? Cela paraît plus simple. D’ailleurs, la FIF l’a déjà fait pour arranger Tchologo lors de sa dernière assemblée générale, le 8 août dernier, en augmentant le nombre de clubs de la Ligue 2 de 24 à 28.
Intégrer Isca nécessitera sûrement un effort financier. Apparemment, c’est le sacrifice que les gestionnaires du football refusent de consentir, après avoir mis l’Africa dans le pétrin.
Qui paiera pour les frais engagés par le comité directeur de l’Africa et autres mouvements rattachés au club depuis l’annonce de leur retour en Ligue 1 ?
Une autre question se pose : pourquoi la décision de reléguer les Aiglons en division inférieure revient-elle à un comité d’urgence ? Y avait-il un problème entre l’Africa et la FIF ou avec Isca ?
Logiquement, le comité d’urgence doit éplucher les voies de sortie de crise et faire des propositions au comité exécutif. Lequel à son tour, devrait convoquer une assemblée générale extraordinaire pour trancher, étant donné la sensibilité de la question.
Enfin, il n’est jamais trop tard pour bien faire. L’Africa compte se donner les moyens de faire éclater la justice. La voie du TAS n’est pas exclue. Bonjour la crise !
Par Paul Bagnini
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
