Portrait: Oble, première femme candidate à la présidentielle

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Anne Jacqueline Lohouès Oble est née à Debrimou, une terre où la tradition se mêle harmonieusement à la modernité.

Elle s’est présentée sans succès à la présidence de l’Ascad en 2024 contre Aké N’Gbo. Pas grave car depuis ses premiers pas à Dabou, elle est imprégnée des valeurs ancestrales, tout en cultivant une ambition intellectuelle et professionnelle sans limite.

Après avoir obtenu son baccalauréat littéraire à Bouaké, elle poursuit ses études à l’Université nationale de Côte d’Ivoire. Obtenant une licence en droit judiciaire, avant de se lancer dans des études approfondies en France.

À l’Université Paris II, elle obtient un DEA en droit privé, puis une thèse magistrale à Lyon sur “Le droit des successions en Côte d’Ivoire : Tradition et modernisme”. La consacrant comme la première femme agrégée en droit privé de l’Afrique, un exploit remarquable.

De retour en Côte d’Ivoire, elle rejoint la faculté de droit d’Abidjan en tant que maître de conférences. Elle y devient rapidement un pilier de l’enseignement juridique. Sa carrière académique s’épanouit, la menant à des rôles prestigieux, dont celui de doyenne de la faculté et professeur titulaire en droit.

Elle est également une figure de proue dans de nombreuses institutions académiques internationales, enrichissant les débats juridiques à travers le monde.

Dans le domaine politique, son engagement est tout aussi impressionnant. En 1990, elle est nommée ministre de la Justice sous le gouvernement d’Alassane Ouattara. Contribuant à la modernisation du système judiciaire ivoirien. Sa participation à la création du Rassemblement des Républicains (RDR) en 1994 marque le début d’une carrière politique influente. Et elle devient maire de la commune d’Abobo après les élections législatives de 1995.

En 2010, elle se lance dans une candidature présidentielle audacieuse, devenant la première femme candidate à la présidence de la Côte d’Ivoire.

En tant que porte-parole sous Laurent Gbagbo et ministre de l’Éducation Nationale dans un gouvernement non reconnu par la communauté internationale. Elle navigue à travers des crises complexes avec une résilience remarquable.

Des moments difficiles marquent sa carrière. Notamment les sanctions de l’Union européenne en 2011. Mais elle continue à défendre ses convictions avec dignité. Nommée conseillère au Conseil Constitutionnel en 2017, elle joue un rôle crucial dans l’arbitrage des questions constitutionnelles de son pays.

Ajoutant une dimension supplémentaire à son impressionnant héritage.

En dehors de sa carrière, Anne Jacqueline Lohouès Oble est une mère dévouée de quatre enfants et une veuve, équilibrant les exigences de sa vie professionnelle avec les responsabilités familiales. Son engagement envers sa famille et sa communauté est une extension naturelle de ses valeurs personnelles et professionnelles.

Distinguée par des décorations telles que le Commandeur dans l’Ordre national de la République de Côte d’Ivoire et le Chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques de la République française, elle incarne l’harmonie entre tradition et modernité. Son héritage est celui d’une femme exceptionnelle qui a su allier savoir et engagement, marquant durablement la Côte d’Ivoire et le monde académique.

JULIEN BOUABRE

photo; dr

POUVOIRS MAGAZINE

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