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Un coup diplomatique calculé

Il y a dix-huit mois, la Cour pénale internationale (CPI), dont la Mongolie est membre, a émis un mandat d’arrêt contre le président russe.

Vladimir Poutine pour crimes de guerre en Ukraine. Pourtant, malgré ce mandat et l’intensification des combats avec l’Ukraine à Koursk et dans le Donbass, le maître du Kremlin se permet une célébration en Mongolie. Sans craindre d’être arrêté. Tandis que Kiev exhorte le président mongol à livrer Poutine à La Haye, c’est un accueil triomphal qui lui est réservé, avec tapis rouge et fanfares. Aux côtés d’Ukhnaa Khurelsukh, le leader mongol, Poutine célèbre la victoire des armées mongoles et soviétiques sur les forces japonaises en 1939, lesquelles avaient envahi la Mandchourie au nord de la Chine. Cette victoire historique a permis de fixer les frontières de la Mongolie.

En défiant ouvertement la CPI, Poutine ne fait pas qu’humilier la Cour.

Il renforce aussi ses liens avec la Chine et la Mongolie. Rappelant à ces nations une histoire commune, certes complexe, mais riche en coopération stratégique. Aujourd’hui, le président russe marque une victoire diplomatique et médiatique éclatante, regonflant le moral de ses troupes.

Les appels désespérés de Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, à la communauté internationale restent lettre morte.

Cette escapade festive en Mongolie envoie un message clair : « La situation est sous contrôle, et nous avons des alliés. »

Est-ce également un rappel historique destiné à Kiev? En 1227, après la mort de Gengis Khan, son fils Ögedeï Khan avait levé une armée de 100 000 cavaliers. L’objectif était d’envahir l’Europe, marchant jusqu’à Kiev. Bien que la puissante armée mongole ait disparu, l’effet psychologique de ce souvenir peut être significatif.

La situation actuelle contraste avec celle de l’année dernière, où participa contraint Poutine aux travaux des BRICS. Mais par visioconférence depuis Johannesburg, faute de garanties suffisantes de la part de l’Afrique du Sud. Aujourd’hui, la Mongolie lui offre une sécurité diplomatique qui lui permet de narguer ouvertement la CPI.

TAMA CESAR

photo: dr

POUVOIRS MAGAZINE

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