Cité des Cadres (le Texas) : ode à une fraternité de plus d’un demi siècle

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Il était une fois une cité au nom pluriel, un lieu qui portait tant de noms qu’il en devenait mythique.

: Villa Cadres, Cité des Cadres. Ou Cité N’Doumbeya, ainsi nommée d’après le constructeur visionnaire qui fit naître cette communauté à Cocody.

Nichée entre l’école de police et l’école de gendarmerie. Certains, avec une pointe de malice, l’appelaient “Texas”, non pour évoquer les vastes étendues américaines, mais pour saluer cette capacité singulière des habitants à s’accrocher à ces petits riens qui font toute la beauté de la vie. Ces gestes de tendresse et d’attention. Cette audace  de s’accrocher à l’essentiel et ignorer les accessoires. Ces efforts qui tissent des liens plus forts que le temps.

Depuis plus d’un demi-siècle, cette cité existe. Plus de cinquante ans où, comme c’est souvent le cas, les trajectoires s’éloignent, les souvenirs s’effacent, les cœurs battent ailleurs. Parfois à des milliers de kilomètres, parfois à quelques pas seulement. Mais ici, dans cette cité, le souffle de la fraternité a refusé de céder à l’oubli, et l’indifférence n’a jamais trouvé de place pour s’installer.

Depuis 1970, voilà cinquante-quatre ans que ces 110 villas ont été construites. Et la majorité des familles qui les occupent a tenu à conserver ce lien invisible mais indéfectible. Ce fil d’appartenance à un idéal de vie partagé. Ici, on inspecte et respecte la hiérarchie de l’âge avec une ferveur presque sacrée. La gérontocratie règne en maître, immuable et forte de son histoire.

Hier, samedi 31 août, les enfants de ce quartier — devenus frères par la force de leur solidarité — se sont retrouvés dans l’espace de leurs premiers rires.

De leurs premières peines, des premiers baisers volés et des premières séparations douloureuses. Le bac à sable, affectueusement appelé “le jardin”. C’est là qu’on a sonné le rappel des troupes.

Au mépris des nouveaux statuts sociaux, les députés, les fils de ministres, les directeurs généraux. Les fils de présidents d’institutions ont tous accouru pour rendre hommage à leurs aînés, qu’ils soient retraités, modestes ou diminués par l’âge. Ici, le respect prime sur tout, surpassant la valeur de l’argent, le nouveau roi, et les divergences religieuses.

Frères de toujours, ils se sont embrassés, se sont remémorés le bon vieux temps, et ont ri, dansé, chanté ensemble. Au-delà des distinctions de professions — médecins, directeurs, chômeurs, sans emploi — mais avant tout, comme des frères. Autour d’un simple barbecue, prétexte à célébrer un amour unique en son genre, un amour que le temps n’a pas su éroder ni effacer. Ici, dans cette cité de mille noms, (KONE HOGUIE ATTOUNGBRE ETTE GUEDE LASMEL KOUASSI DIARRA. SORO DIDI KOUKO ZUNON KIPRE TAQUI TONIAN. KONAN DIOMANDE COULIBALY ESSOH AMANY VANGAH TORO PORQUET MAO. YAO ORSOT GBOCHO EBAH KACOUTIE KAPO LOUBAO. GOMEZ NANDJUI ABLA TCHICAYA BERTE MOBIOH ANGATE KISSY ASSEMIAN. MOULARE TANOH OULE TANON BISSOUMA SALMON BROU. AYENA DAUBREY DIARRASSOUBA SANGARE DAO KOUAME N’KOUMO BROU ATTIA . ZAGOL KEBE et bien d’autres…… résonne encore et toujours la mélodie douce de la fraternité éternelle.

photo: dr

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