G. Vincent Kodja: “Adjamé village? C’est comme voler la montre de quelqu’un, lui donner l’heure et exiger qu’il vous dise merci”

3 semaines

Le Pasteur Guy Vincent Kodja est intervenu pour réagir sur la démolition d’Adjamé Village. Selon lui, cela soulève des questions sur le respect des propriétaires terriens et la gestion de leur relogement.

La démolition d’Adjamé Village a provoqué une onde de choc au sein de la communauté Ebrié. Sous l’ère du Président Félix Houphouët-Boigny, chaque fois qu’on démolissait un quartier, on mettait en place un plan de relogement. Ce n’était pas seulement une question d’argent. C’était une question de respect et de dignité. Aujourd’hui, la situation semble différente.

Les autorités affirment avoir indemnisé les habitants, mais l’argent, placé sur un compte séquestre, reste inaccessible aux principaux concernés. Laissant les anciens propriétaires sans solution immédiate de relogement.

Les Ebrié ont toujours été des contributeurs majeurs au développement d’Abidjan. Cédant leurs terres et leurs plantations pour le bien commun. Pourtant, cette contribution semble être oubliée.

Forcer un propriétaire terrien à quitter sa maison sans relogement approprié est perçu comme une insulte.

Comme une atteinte à la dignité de ceux qui ont tout donné. “C’est comme voler la montre de quelqu’un, lui donner l’heure et exiger qu’il vous dise merci”, dit Guy Vincent Kodja  avec amertume

Ce n’est pas seulement une question de démolition, mais aussi de culture et de respect. Lorsque Houphouët parlait, il savait rassurer et convaincre, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Les Ebrié, souvent silencieux, se retrouvent maintenant en première ligne des manifestations. Ils ne demandent qu’une chose : qu’on les respecte et traite avec dignité.

La situation actuelle, où on reloge les gens loin de leur terre ancestrale, comme à Anyama, on la perçoit comme une profonde humiliation. Les autorités doivent trouver une solution qui respecte les droits et la dignité des propriétaires terriens Ebrié. Car l’histoire et la culture ne se déplacent pas facilement. Pour chaque maison détruite, c’est un morceau d’histoire qui est perdu, et un devoir de mémoire qui se doit d’être honoré

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photo: dr

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