Le 1er août 2023, la Côte d’Ivoire perdait l’une de ses figures politiques les plus emblématiques, Henri Konan Bédié. A l’âge de 89 ans.
Aujourd’hui, un an après son décès, le pays se souvient avec émotion de cet homme d’État qui a marqué l’histoire nationale.
Surnommé le « Sphinx de Daoukro », Bédié a été un acteur majeur de la scène politique ivoirienne. Il a guidé le Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA) pendant près de trois décennies.
Né le 5 mai 1934, Henri Konan Bédié s’est d’abord illustré comme ambassadeur aux États-Unis avant de devenir ministre de l’Économie et des Finances. Puis président de l’Assemblée nationale. En 1993, il accède à la présidence suite au décès du père de l’indépendance, Félix Houphouët-Boigny. Il devint ainsi le premier chef d’État de l’après-Houphouët. Toutefois, son mandat est marqué par le concept controversé d' »ivoirité ». Qui, malgré ses intentions initiales, a divisé le pays et exacerbé les tensions intercommunautaires.
Malgré sa chute lors du coup d’État de 1999, Bédié a toujours maintenu une influence significative sur la politique ivoirienne. En 2010, il a joué un rôle crucial en soutenant Alassane Ouattara lors de l’élection présidentielle. Contribuant à mettre fin à une crise post-électorale meurtrière. Cependant, leur alliance s’est rompue à l’approche des élections de 2020, marquant la fin de leur collaboration politique. Collaboration qu’il a eu jusqu’à sa mort à regretter.
Henri Konan Bédié, avec son leadership calme et sa stature de faiseur de rois, a laissé un héritage complexe mais indéniablement profond. Sa disparition soulève des questions sur l’avenir du PDCI-RDA, le plus ancien parti politique du pays, et sur la stabilité de la vie politique ivoirienne. Alors que le pays continue de naviguer entre modernité et tradition, l’ombre de Bédié, avec ses forces et ses faiblesses, reste omniprésente. Rappelant à tous la nécessité de l’unité nationale.
Son successeur Tidjane Thiam qu’il a lancé en politique gère bien l’après Bédié. Pour l’instant.
Marie Gnialet
photo: dr
POUVOIRS MAGAZINE