Brenda Biya sera-t-elle poursuivie puis emprisonnée ?
Brenda Biya, la fille du chef de l’Etat se trouve à un carrefour complexe. Où sa révélation publique la met en conflit direct avec les lois sévères de son pays sur l’homosexualité. Bien que le risque d’emprisonnement existe, les considérations politiques, les pressions internationales. De même que le soutien des militants des droits humains joueront un rôle crucial dans la détermination de son sort. La situation de Brenda Biya pourrait devenir un cas test significatif pour les droits LGBTQ+ au Cameroun, potentiellement ouvrant la voie à des réformes nécessaires ou inutiles.
En effet, l’homosexualité est un crime au Cameroun, punie par l’article 347-1 du code pénal. Lequel article prévoit un emprisonnement de six mois à cinq ans et une amende de 20 000 à 200 000 francs CFA pour toute personne ayant des rapports sexuels avec une personne de même sexe. La récente révélation publique de Brenda Biya, fille du président camerounais Paul Biya, pourrait-elle la conduire derrière les barreaux ? Vraiment?
Le 30 juin 2024, Brenda Biya a choqué son pays en publiant sur Instagram une photo d’elle embrassant sa compagne, Layyons Valença, avec la légende : « Je suis folle de toi et je veux que tout le monde le sache. » Ce geste dérangeant a immédiatement attiré l’attention de ses 324 000 abonnés et suscité des réactions variées, allant des encouragements aux critiques violentes.
Analyse des Risques Légaux
Au Cameroun, l’application des lois en général et celles relatives à l’homosexualité est sélective influencée par des considérations politiques et sociales. Brenda Biya, en tant que fille du président, va bénéficier d’une certaine immunité de facto. Cependant, cette protection n’est pas garantie. Surtout si des forces opposées au sein du gouvernement ou de la société choisissent de faire de son cas un exemple.
En interne, la révélation de Brenda pourrait être utilisée par des opposants politiques pour affaiblir la position de son père, Paul Biya. Ces opposants soulignent déjà une dissonance entre les actions de sa famille et les lois du pays.
En externe, la communauté internationale pourrait exercer des pressions sur le Cameroun pour protéger Brenda. Notamment en raison de son statut de figure publique et de l’attention médiatique.
Des figures comme Alice Nkom, avocate et militante des droits LGBTQ+, ont exprimé leur soutien à Brenda. Elles ont souligné le courage de son geste. Ce soutien pourrait mobiliser davantage l’opinion publique en sa faveur et compliquer une éventuelle poursuite judiciaire.
ETHAN GNOGBO
photo: dr
POUVOIRS MAGAZINE
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