Plusieurs villages Abidji situés dans le sud de la Côte d’Ivoire, célèbrent chaque année le festival mystique du Dipri, qui se tient après la fête chrétienne de Pâques.
Cet événement traditionnel est une occasion pour les habitants de se plonger dans la culture Abidji et de renforcer leur identité culturelle.
Se couper la langue avec un couteau tranchant, se donner des coups de poignard pour tenter de se perforer l’abdomen, offrir en guise défécations, des œufs…sont autant de pratiques rituelles, véritables sources de forces que font les initiés et cela se transmet de génération en génération.
Mieux, ces pratiques ne sont pas en contradiction avec les croyances chrétiennes des habitants.
Dipri, fête mystique en pays Abidji
N’Guessan Koffi: qui fournit ces explications confessent avoir échappé à deux attaques à Abidjan grâce au pouvoir acquis lors du festival.
Une réalisatrice ivoirienne Edwige Pauline Abouadji s’est intéressée au Dipri, fête mystique en pays Abidji, 2015, son premier documentaire (dont elle est la réalisatrice et productrice). L’environnement spatical se situe dans le village de Badasso, pendant un rituel. Le film a reçu en 2016 le Prix « Tremplin jeunes réalisateurs » (Catégorie Documentaires), du Festival Ciné Regards Africains (organisé par l’association Afrique Sur Bièvre, Paris). Lauréate du Tremplin Jeunes Réalisateurs.
Elle est formelle: « les pratiques sont réelles et et offrent des exploits difficiles à croire mais bel et bien réels. Il faut respecter et observer toutes les recommandations auxquelles vous devez être soumis pour qu’il ne vous arrvie rien
Pendant le festival, les représentants des différentes familles démontrent leur puissance en se blessant symboliquement avec des armes improvisées. Cette démonstration de force est considérée comme un moyen de protection contre les dangers extérieurs.
Cependant, malgré son importance culturelle pour la communauté locale, le festival Dipri est parfois mal perçu par ceux qui pratiquent le christianisme dans la région. N’guessan souligne qu’il n’est pas opposé à la pratique religieuse, mais qu’il souhaite préserver les traditions culturelles qui font partie intégrante de l’identité des Abidji.
Le père Marius Hervé, un prêtre catholique né et élevé à Yaobou, soutient également l’importance du festival Dipri. Il estime que les croyances traditionnelles africaines ne sont pas incompatibles avec la foi chrétienne et encourage les habitants à conserver leurs traditions tout en pratiquant leur religion.
HARON LESLIE
POUVOIRS MAGAZINE