Producteur et DJ français, Jérôme Fouqueray alias Praktika débarque en Afrique de l’Ouest, à Bobo Dioulasso où il entend un jour le son du balafon et depuis il suit cet instrument qui conduisent ses pas vers Zélé dont il fait la promotion partout, en France et aussi la chanteuse blues jazz Jahelle Bonee. On l’écoute.
Comment découvrez-vous l’histoire de Zélé ?
J’étais dans le studio d’Adolphe Yacé, je lui parlais des recherches que je faisais sur le Balafon, et de fil en aiguille, il me fait écouter la chanteuse Zélé de Papara. Sa voix m’a beaucoup touché de même que son histoire.
Qu’est-ce qui vous pousse à lui rendre hommage ?
Le lendemain de notre rencontre avec Adolphe Yacé j’ai pris le bus pour Korhogo à la rencontre des balafonistes, en arrivant je me suis posé boire un café à un kiosque et là j’entends la voix de Zélé qui sort du téléphone d’un adolescent. Je lui demande comment il connait une vielle chanteuse morte en 1995. “Tout le monde écoute Zélé ici” me répond-il. Ça m’a donné envie d’aller plus loin que ma recherche initiale sur le Balafon.
J’ai vraiment eu des frissons quand j’ai entendu pour la première fois sa voix. Dans les seuls articles que j’ai lus et de ce que l’on m’a dit à Korhogo, j’ai appris que c’était une battante, une bonne conseillère de vie, une personne que l’on respectait pour ses paroles et sa musique.
Etes-vous allé sur ses traces à Papara?
Je n’ai pas encore été à Papara, mais je suis passé à Tarato (sur la route de Boundiali) pour aller voir Soro Zana, un grand fabricant de balafon. Il me raconte qu’ils se connaissaient très bien par le passé, “c’était une grande dame, c’est bien d’en parler encore aujourd’hui”
Pourquoi solliciter Jahelle?
C’est grâce à une amie qui m’a parlé de Jahelle, j’ai bien aimé sa voix et j’aime beaucoup ce qu’elle dégage humainement.
Quelle est la portion de Zélé que vous retrouvez en Jahelle ?
Jahelle c’est une battante et elle met à l’aise par sa joie de vivre. Je n’ai pas connu Zélé en vrai, mais de ce que j’ai lu, il ressortait son rire et son combat de vie.
Parle de vous et de votre amour pour le balafon?
J’ai découvert le balafon en 2014 à Bobo Dioulasso. Je me suis réveillé un matin avec cette douce mélodie rythmique, je sors de ma chambre et dans la cour il y avait deux balafonistes qui jouaient, ça m’a bouleversé. J’ai adoré le jeux entre les deux : ils permutaient entre solo et accompagnement… Le son est unique, la résonance de cet instrument est harmonieuse, on dirait qu’il y a la frappe d’une percussion mélangée à une guitare/piano…. il y a tout dedans.
Propos recueillis par
AK
POUVOIRS MAGAZINE