10 ans de prison contre ceux qui font la campagne LGBT à destination des enfants et 3 pour ceux qui s’identifient comme LGBT.
275 députés ont adopté le 28 février cette loi voté à l’unanimité.
Intitulé « Droits sexuels humains et valeurs familiales », le projet de loi expose les homo désormais à une peine forte.
Cela, malgré l’opposition répétée des diplomates, des organisations internationales et d’une coalition de la société civile ghanéenne.
Le président Nana Akufo-Addo, est attendu pour faire savoir sa décision.
Sur les réseaux sociaux, les internautes ghanéens sont divisés. Certains saluent la sauvegarde des valeurs africaines, d’autres disent craindre des retombées négatives sur le tourisme.
La vague homophobe s’est révélée publiquement au Ghana en 2021, avec l’inauguration le 31 janvier des locaux de l’association LGBT + Rights Ghana, en banlieue d’Accra.
Huit parlementaires, avec à leur tête le député d’opposition Sam Nartey George, avaient alors rédigé un projet de loi proposant de durcir la législation sur les mœurs en vigueur depuis 1861. Celle-ci condamnait à trois ans de prison les « activités charnelles contre-nature », sans les spécifier, et n’était plus appliquée dans les faits.
Plusieurs pays africains ont adopté ces dernières années de nouvelles lois répressives, comme la Tanzanie, le Niger, la Namibie. Et l’Ouganda qui a même voté en 2023 un texte faisant de « l’homosexualité aggravée » un crime capital, passible de la peine de mort.
Selon une enquête conduite par la plate-forme Open Democracy une vingtaine de lobbys conservateurs chrétiens américains ont investi plus de 54 millions de dollars en Afrique de 2007 à 2020 pour influencer les politiques publiques, la législation et l’opinion en défaveur des droits des homosexuels. Avec, pour pilier central de leur programme, la « création d’une hystérie de masse autour de l’homosexualité ».
JULIEN BOUABRE
POUVOIRS MAGAZINE
