Ancien international ivoirien, Zézé Venance dit Zézéto se prononce sur le groupe ivoirien à quelques jours de la Can. Ce qu’il dit mérite d’être entendu.
Pour l’ancien pensionnaire de Beveren, de Bruxelles, de l’Asec Mimosas, il faut avant tout respecter les choix de l’entraîneur. Que ce soit le public, les supporters ou la presse. On peut le critiquer de façon à lui faire des suggestions constructives avant ses choix définitifs. Mais une fois que sa liste est arrêtée, il faut la respecter et l’accompagner, le soutenir.
Pour Zézéto, Jean-Louis Gasset reste le maître du jeu, il a pris des joueurs et abandonné d’autres en fonction des analyses, de son jugement.
Gasset a t-il eu raison de se passer de Zaha? qu’auriez-vous fait à sa place?
» A lui d’assumer! Je respecte son choix. Mais j’aurais été à sa place bien sûr que j’aurais retenu dans mon groupe Wilfried Zaha. Parce que dans ce type de compétition comme la Can, il faut aller avec des joueurs non seulement talentueux mais expérimentés. Zaha est à la fois expérimenté et talentueux. C’est ce type de joueur qui peut vous débloquer une situation complexe. C’est un super joueur. Aucun footballeur, ni entraîneur ne vous dira le contraire.
Ce qui me gêne c’est la façon dont on fait croire que des joueurs « capricieux ou ingérables ou à forts tempéraments » on vient d’en découvrir un avec Zaha. La Côte d’Ivoire en a connu plein. Avant notre génération, on parlait de Sékou Bamba, quand nous étions petit à l’Asec. A notre époque, il y a eu des Kader Kéita, en dehors d’ici, il y a eu des Cantonna et bien d’autres. Le foot est rempli de joueurs talentueux mais délicats. Des gens qui sont difficiles en coulisse mais une fois sur l’aire de jeu vous font le boulot que vous attendez proprement. Et je suis persuadé que Zaha peut faire le boulot.
Pour le bruit autour, c’est un travail de gestion qui appartient à l’encadrement qui doit canaliser le joueur, provoquer et préparer des têtes à tête décisifs entre le coach et lui pour un échange porteur etc….Il n’est pas fou, il peut comprendre cet enjeu qui dépasse le simple cadre du foot. C’est une Can à domicile et ça arrive tous les 40 ans. Si le joueur n’arrive pas à intégrer ça c’est au staff la faute qui ne sait pas faire comprendre et passer le message.
La gestion des footballeurs talentueux mais « indisciplinés » « rebelles » nécessite de la patience, de la persévérance et une approche stratégique pour créer un environnement propice à la croissance personnelle et à la réussite collective de l’équipe.
Je trouve également qu’il y a un problème de communication, avec de nombreux non dits, des sous entendus, on ne laisse pas fuiter une info de ce type qui peut livrer le joueur et révolter le public qui n’en a pas besoin de ces difficultés internes. »
A.K.
POUVOIRS MAGAZINE