Le verbe abrasif et subtil à la fois, le point de vue incisif mais raffiné, l’un des meilleurs humoristes de la place qui valorise l’esprit, la réflexion, la pensée au détriment du rire niais déclenché par l’envie de s’abandonner, Bappa Omar présente son premier spectacle.
Vous présentez un spectacle, Pour quoi?
Le 30 juin, la saison 2022/2023 du Dycoco prendra fin.
Avoir le privilège de clôturer cette saison jonchée de nouveautés, d’apprentissage et de partage est un honneur que je ne pouvais refuser.
Ça sera donc mon premier solo au Dycoco face au public qui m’a découvert ici il y a 8 mois.
Pourquoi avoir attendu maintenant?
En venant au Dycoco j’avais déjà un spectacle diffusé sur Canal+. Je pouvais enchaîner dès mon arrivée. Mais j’ai choisis d’attendre, d’observer, d’apprendre… la culture et les coutumes du stand up en Côte D’Ivoire pour trouver une manière pas forcément locale mais simple de communiquer avec le public ivoirien.
Le spectacle est « l’Etranger », on a envie de savoir si tout étranger est étrange
Je crois que l’un des mots dérive de l’autre tant leur ressemblance est phonétique et pratique à la fois.
L’être humain est éduqué de sorte à se méfier de l’étranger.
C’est de l’étranger qu’il faut donc se méfier ou bien de l’humain tout simplement quand on pense à toutes les personnes qui ont compté pour nous mais qui sont devenues étrangères à nos yeux ?
Doit-on se méfier de tout le monde alors ? Les barrières sociales et culturelles ne sont elles pas les causes des problèmes de l’humanité… ?
Voilà autant d’intrigues qui me rendent étranger dans ce monde étrange que nous avons construis.
Quel est le contenu du spectacle qui me parait sensible?
C’est un autoportrait composés de plusieurs sketchs mais qui expriment seulement mon ressenti et mon point de vue.
Le sujet est sensible effectivement. Généralement en parlant de sujet très sensible, j’évite de dire vous ou eux… cette distanciation émotionnelle donne place à des interprétations parfois tranchées des personnes touchées par ce phénomène.
Généralement j’en parle en imaginant que c’est moi ou ma sœur ou mon neveu qui étions victimes ou impliqués. Ça m’aide à en parler sans donner l’impression que je suis en train de juger ou d’accuser les autres de quoi que ça soit.
POUVOIRS MAGAZINE