Dernière recrue du Rhdp, majeur dans le milieu des intellectuels, son nouveau positionnement peut être perçu comme un revirement inattendu mais l’homme parvient à se justifier.
Vous êtes au Rhdp, certains estiment que vous allez au restaurant. se trompent-ils?
Ils ne se trompent pas. Fin gourmet, j’aime les bons restaurants. Il m’est même souvent arrivé, à Paris, de manger au Fouquet’s.
(Rire) Deux reproches sont faits à votre chapelle politique le Rhdp; l’endettement massif et la condescendance avec laquelle il traite les autres partis.
Les États-Unis sont le pays le plus endetté au monde. Ils traitent tous les autres pays qui leur sont assujettis avec condescendance. La condescendance est le comportement des forts et des puissants. Dites aux autres partis d’essayer de se mettre à la hauteur du RHDP. Et ils seront traités avec respect et bienveillance.
Dans votre livre L’agonie du jardin, vous tenez le personnel politique pour responsable de nos errances d’hier. Qu’allez-vous faire chez ceux qui perdent le peuple?
J’ai cité aussi les journalistes, les enseignants. Je n’ai pas non plus épargné l’indolence de mon peuple. Je suis pourtant journaliste, enseignant et je suis du peuple.
Vous avez consacré votre vie au livre, à l’écriture qui vous ont installé dans la société. Et aujourd’hui vous semblez les présenter comme des activités non seulement secondes mais secondaires. Est-ce sérieux?
Je n’ai jamais dit ça. Mieux : j’ai même refusé le contenu du prix Bernard Dadié parce que j’ai estimé que ce montant dérisoire offensait le livre. Vous avez donc été très mal informé.
La longévité d’exercice des dirigeants africains pose t-il problème selon vous?
Non. Alassane Ouattara nous prouve chaque jour que cela ne pose aucun problème ; pourvu que ce dirigeant soit compétent et hautement productif comme notre chef le président Alassane Ouattara.
Doutez-vous de la jeune génération?
Non. J’ai la foi. Donc je ne doute point.
Gbagbo a quitté le Fpi, Mamadou Koulibaly le Lider comprenez-vous qu’un fondateur quitte son parti?
Zadi Zaourou avait quitté l’USD. Zadi, Gbagbo et Koulibaly sont des enseignants. Beaucoup d’enseignant dont moi, ont abandonné les classes et les amphis. Non, ce n’est ni sérieux, ni criminel. C’est peut-être regrettable.
Vous ne ruez plus dans les brancards contre les dirigeants comme par le passé. Pourquoi ?
Pour trois raisons : je suis fatigué, j’ai vieilli, et je suis à la retraite. Et je découvre que le monde est trop beau, la vie, trop belle pour que je la gaspille à ne voir que le mauvais côté des choses. Alors, je voyage, je lis, je dessine, je compose de la musique élaborée pour des gens “classe”, instruits et bien éduqués. J’écris des livres profonds et hautement stylisés qui ne sont pas destinés à être lus par tout le monde. Je jouis de la paix et de la beauté de ma résidence. Je regarde et admire les belles femmes aux croupes délirantes ; et ça me rappelle mes hauts faits de séducteur d’hier. Et je découvre que je suis un cerveau qui ne devait pas avoir de temps à perdre avec les manants alentour. Alors, je me consacre à la réflexion éthérée parce que, dehors, plus personne n’est digne de mes coups. Bref, je jouis ; donc je vis.
Interview réalisée par
ALEX KIPRE
