On le sait au départ, c’est à la Louisiane l’origine du jazz à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, dans le sud des Etats-Unis. C’est une musique de métissage, né de la fusion des cultures africaine et européenne. Le jazz est le résultat d’un mélange de plusieurs styles musicaux apparus aux Etats-Unis.
Joué en Afrique et investit d’autres genres, peut on tendre vers un jazz d’Eburnie qui s’autorise des motifs de Coupé décalé ou des intrusions de prouesses vocales Zouglou? Les avis sont partagés.
Certains estiment qu’il doit rester élitiste même si ceux qui l’exécutent peuvent de conditions modestes, être. Pour la parenthèse, en Côte d’Ivoire, ceux qui l’ont portée ou la portent sont de condition relativement aisée: Dez Gad, Luc Sigui, Steven Amoikon…
Le jazz ne doit avoir vraiment que des objectifs de plaisir intime et aucune ambition sociale, citoyenne. Ou bien doit-il s’autoriser des ambitions opinions publiques ou politiques au sens de gestion de la cité.
Comme sont parvenus à le devenir, la nature ayant horreur du vide, devant le mutisme des intellectuels et du personnel gestionnaire de la cité, la poésie avec le slam ivoirien et l’humour, qui à la suite du Zouglou parviennent à appuyer là où ça fait mal. Une autre frange de la population pense qu’il doit s’ouvrir aux genres locaux.
C’est la thèse de Paco Séry. Stella Gadeau, la file du guitariste Dez Gad et commissaire générale du festival « L’Emoi Jazz » a milité pour que des titres Zouglou soient appropriés par le Jazz. Jean Ebo claviériste ivoirien a une version de « Premier Gaou » ou on ne reconnait que le thème. Son dernier titre « Baby Blues » revendique sur plusieurs mesures le coupé décalé. Steven Amoikon fait un travail où il invite l’Akpongbô ou l’abodan.
D’autre part, au Festival Jazz by Bicici dont Marie Hélène Costa se charge de la programmation artistique, Salif Kéita avec sa musique manding a eu à participer sans ne choquer personne.
En tout cas pas ouvertement. Luc Sigui pendant ses concerts qui affichent complet propose un art total fait de conte, de featuring, d’histoires drôles, où transparaissaient ses opinions. Sont en outre invitées régulièrement et considérées comme des adeptes du Jazz à tort ou à raison, la Bassiste Manou Gallo Pauline et la davantage danseuse que chanteuse Dobet Gnaoré que d’autres considèrent comme des musiciennes d’exploration 0u de fusion.
Est-on vraiment lucide à vouloir scléroser cette musique de brassage, à enfermer cet art d’ouverture?
Gagnons-nous à être plus conservateur que les conservateurs en fermant la porte à Evariste Yacé, au demeurant bon musicien qu’on réduit au stade de producteur de musique instrumentale au détriment de Jazzman? Aussi, le risque d’une invasion n’est-elle pas la porte ouverte à tous les bruits et toutes les cacophonies qui tiendront lieu de musique?
POUVOIRS MAGAZINE