Le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Mali est intervenu à la huitième édition du Forum International de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique. Extraits
« L’intérêt de l’Afrique réside dans la diversification de ses partenaires. Ce qui signifie que nous devons travailler avec tous les partenaires dans un état d’esprit d’égal à égal, avec une approche gagnant-gagnant, loin de toute idée de domination.
L’Afrique doit pouvoir traiter avec tout le monde. Nous n’avons besoin de personnes pour nous dire avec qui nous pouvons traiter, ni avec qui nous ne pouvons pas traiter parce que nous sommes majeurs et non mineurs. Il faut que les ingérences dans les affaires intérieures des pays et des organisations régionales africaines cessent.
Qu’on laisse les Africains travailler, renforcer leur solidarité, mutualiser leurs efforts, développer leurs économies, renforcer l’intégration régionale qui sera ouverte aux autres. Nous n’avons pas besoin d’ingérence. D’autre part, les considérations géopolitiques ne doivent pas primer sur la vie des populations. Je vous donne un exemple:
J’étais au G5 que le Mali a quitté. Nous y avons travaillé 6 ans pour mobiliser 423 millions d’Euro pour financer la force conjointe du G 5 Sahel. A ce jour, ce n’est pas un objectif atteint. L’Ukraine où on demande à l’Afrique de prendre position, en quelques jours, plus de 8 milliards de dollars ont été mobilisés.
C’est donc la politique de deux poids deux mesures. Toutes les vies humaines se valent. Cette sélectivité dans le choix de la vie humaine n’est pas bonne, n’est pas acceptable et ne nous fait pas avancer.
Même le fait que les autres s’ingèrent dans nos problèmes c’est parce que nous les y avons autorisés. Il faut qu’on s’approprie nos problèmes, nos solutions. Cela vient avec une responsabilité des Africains.
C’est dire que nous devons mettre en avant des moyens et pouvoir aussi dire non quand un partenaire ne nous écoute pas »;
Pouvoirs Magazine