Gaston Ouassénan Koné : « Le châtiment corporel peut contribuer à l’éducation d’un citoyen »

2 ans

L’univers des hommes en armes vénère le général et homme politique respecté pour son rapport à la discipline dont il vante les vertus dans cet échange.

Trouvez-vous les Africains de façon générale et les Ivoiriens surtout, disciplinés ?

Les Ivoiriens ? Pas du tout et cela, dans tous les domaines ! Vous n’avez qu’à les observer dans la circulation.

Ils conduisent mal, se croient plus pressés que quiconque, roulent sur les trottoirs, ne respectent pas les feux de signalisation, empruntent les sens interdits, etc. On ne trouve ce comportement nulle part (petit silence). Vous avez de la chance !

Parce que vous n’êtes plus aux affaires ?

Je dis simplement que vous avez de la chance. Je n’ajouterai plus rien.

Pensez-vous que le châtiment corporel pourrait changer les choses ? Croyez-vous en ce mode opératoire ?

Je vous vois venir.

Je ne fais aucune allusion. C’est juste qu’on voudrait savoir si pour vous, c’est une pratique d’actualité.

Il paraît qu’aujourd’hui, l’Education nationale proscrit la correction corporelle. Partout dans les établissements, il est interdit de sanctionner un élève ou un étudiant de la sorte. C’est un choix collectif. En ma qualité de démocrate, je m’aligne sur ce choix. Ce que je sais en revanche, pour l’avoir constaté, c’est que l’être humain a tendance à être naturellement indiscipliné, voire pagailleur. Et si vous ne mettez pas de balises, la société que vous êtes en train de vouloir construire court à sa perte. Dans 20 ou 30 ans, vous ne pourrez rien tirer de tels citoyens qui sont aujourd’hui des enfants.

Ça, c’est pour ce qui est des enfants. Mais pensez-vous que les adultes méritent d’être l’objet de correction ?

Ça n’a rien à voir avec l’âge. A partir du moment où la personne se montre indisciplinée, c’est qu’elle a volontairement décidé, elle a sciemment opéré le choix de rompre ses relations avec la société qui, elle, est faite de règles qu’on doit respecter. Si vous choisissez de ne pas respecter les règles, que doit-on faire ? Dites-moi.

Doit-on pour autant vous fesser ?

Une fessée s’arrête là. Mais quand vous ne réagissez pas et que vous portez cette petite affaire au tribunal, je pense sincèrement que la justice a mieux à faire qu’à régler ces petits bobos. Le châtiment corporel peut contribuer à l’éducation d’un citoyen. Il y a un proverbe tagbana qui dit : « La chèvre regarde le visage du propriétaire avant de manger sa farine qu’il a mise à sécher ». Si elle sait que vous allez réagir quand elle touchera à votre farine, elle passera tranquillement son chemin; mais si elle se rend compte qu’elle ne risque rien, alors elle la mangera sans se gêner.

 

Interview réalisée par ALEX KIPRE

Pouvoirs-Magazine

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