L’après Elisabeth II, défis et perspectives

2 ans

Au moment où le monde entier s’apprête pour des hommages grandioses à la souveraine disparue, le Royaume-Uni fait face à des crises économiques et diplomatiques. Un contexte particulier pour le nouveau Roi Charles III qui devra perpétuer une tradition vieille de plus de quatre cent ans.

L’union Jack en berne, comme un symbole, le royaume s’unit. Le décès de la reine Elisabeth II le jeudi dernier au château de Balmoral en Ecosse aura réussi à fédérer les sujets de la couronne britannique sur cet idéal tacite délicat, avec les divers enjeux inhérents à la question.

Entre les  divergences liées au Brexit et les velléités indépendantistes écossaises, les effets dévastateurs du Covid ainsi que l’enlisement du conflit russo-ukrainien avec pour cause une crise économique record depuis quarante ans, le temps du deuil permettra de marquer une parenthèse outre- manche.

La nouvelle locatrice du 10 downing street n’est pas vernie. Liz Truss devra convaincre le parlement et le peuple de sa capacité à se montrer à la hauteur de la tâche herculéenne qui l’attend, et ce dès la fin de la période de deuil. Tout d’abord auprès de Westminster, parce que le parti conservateur sort fragilisé de la démission de Boris Johnson.

La cheffe du gouvernement devra redorer l’image de son camp ternit par les scandales de son prédécesseur. Ensuite s’attaquer à l’inflation qui devra encore grimper dans les prochains mois, jusqu’à 13% provoquant une crise du pouvoir d’achat selon les estimations. Un ensemble de mesures économiques et énergétiques prévus à cet effet.

Notamment une baisse d’impôts pour redynamiser l’économie ainsi que le gel des prix de l’énergie pour les deux prochaines années. Au plan diplomatique, elle devra en plus de l’après Brexit, faire face au projet écossais du referendum consultatif pour l’indépendance vis-à-vis de la nation britannique prévu pour octobre 2023, impulsé par la première ministre du parti indépendantiste Nicola Sturgeon.

L’Ecosse avait majoritairement voté contre le divorce d’avec l’Europe. De quoi exacerber une cohabitation sensible ponctuée de conflits. Une question cruciale qui attend le futur chef du Commonwealth.

LA REINE EST MORTE, VIVE CHARLES III

Toujours est-il que le futur monarque devra tout autant entamer son règne avec ces dossiers épineux. Même s’il n’incarne que le magistère moral, un soft power éminemment symbolique, Charles III aura une entrée en matière très attendue, et c’est peu dire. Décrit par certains comme un roi âgé et mal aimé, ses défis majeurs seront, apporter plus de modernité dans la tradition.

Pérenniser cette communauté de destin qu’est le Royaume-Uni, continuer à fédérer ses sujets autour de cet objectif transversal qui transcende les divergences. Assez convainquant lors de sa première allocution en tant que souverain, le nouveau monarque est apparu solennel, grave, digne, mesurant l’immense sacerdoce qui l’attend, le rôle de toute une vie. Un apprentissage dans les arcanes de la couronne, en immersion quotidienne avec les contraintes protocolaires, on peut dire qu’il campe ce personnage depuis sa naissance.

Cependant, la longue attente dans les startings block est-elle réellement une plus-value ? Enorme challenge pour celui dont l’ex-épouse
Lady Diana dans une interview culte en Novembre 1995, dans l’émission du sulfureux Martin Bashir, critiquait ouvertement l’aptitude à régner, provoquant évidemment le courroux de la reine. Le Roi Charles, 73 ans a comme sa mère traversé l’histoire et ses turbulences avec une grande capacité d’adaptation. Il est passé du pic du désamour à l’époque de son divorce à une image plus avenante et empathique. Son épouse, Camilla Shand joua pour le coup un rôle central dans la perception des britanniques à son égard.

La désormais Reine consort naguère désignée à la vindicte populaire, peut maintenant ressentir le respect progressif des britanniques. Le temps a fait son chemin, l’effet So british assurément. Un couple royal résilient aujourd’hui réconcilié d’avec le peuple. Militant écologiste avant l’heure, il a un avis tranché sur l’inaction des dirigeants du monde sur la question. Reste à savoir s’il saura entretenir ce flegme et cette neutralité monarchique du No complain, no explain (Ne pas se plaindre, ne pas se justifier) ?

L’on devine aisément la lourde charge que celle de monter sur un trône quand son prédécesseur a une longévité de soixante-dix ans avec un charisme légendaire.

LOIC DAMAS

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