M. KONAN KAKOU CHARLES NOKAN ou Charles NOKAN, le roseau qui plie mais ne rompt guère a remporté cette année 2022, le Prix d’Excellence de la République de Côte d’Ivoire.
Auteur de « violent était le vent » paru en 1977 chez Présence africaine il n’a cessé de donner de la voix en faveur des couches opprimées et de la promotion du vivre ensemble pour que le pauvre ne soit pas spolié de ses droits élémentaires.
Auteur le plus prolixe de Côte d’Ivoire à la suite de son collègue Bernard Binlin Dadie, membre également de l’Académie des sciences, des arts, des cultures d’Afrique et diasporas africaines (ASCAD), Charles Nokan Zégoua Gbessi Djrengbé est natif d’ABAKRO, une sous-préfecture de Yamoussoukro où l’unique école primaire porte son nom, après l’âpre combat engagé pour son érection.
Né le 28 décembre 1936, il a, à son actif près de 24 ouvrages publiés. Des réflexions de lui figurent également dans le dictionnaire Robert des citations. Après une licence en sociologie et un Doctorat en philosophie, l’un des derniers communistes a enseigné la sociologie à Poitiers, Vincennes et à l’Université d’Abidjan.
La mélancolie, l’espoir, le combat, la mort, l’amour, l’au-delà, la vie et ses couleurs traversent toutes ses publications. Charles comme Baudelaire est poète, dramaturge, essayiste, nouvelliste…Nokan l’y aide dans son combat pour la reconnaissance des droits du prolétaire.
Assabou, une prison bien connue de Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire, l’a bien enregistré en tant que pensionnaire de 1963 à 1966. Ses origines « baoulés » n’ont rien changé à son stoïcisme quant au combat engagé contre l’intouchable de l’époque postindépendance Félix Houphouët-Boigny.
Charles Nokan est un combattant et un témoin de l’histoire de son temps avec sa plume dont les lettres couchées chantent et dansent la liberté et la justice. Au moment de la célébration de la fête d’indépendance à Yamoussoukro, cette année 2022, c’est un bien bel hommage rendu à cet octogénaire au commerce agréable et à l’altruisme militant.
Pouvoirs-Magazine