7 décembre 1993-7 décembre 2023, trente ans après, Félix Houphouët-Boigny reste une véritable icône politique. Il laisse l’image d’un dirigeant bâtisseur ayant assuré la cohésion du pays lorsqu’il était au pouvoir, malgré les années de parti unique. Son action est louable surtout quand le mot consensus prend à l’intérieur de son parti des allures de guerre de contraintes et de fratricides à laquelle se livre son petit-fils, celui n’a pas su lui proposer un programme de privatisation satisfaisant, le neveu de son dauphin rationnel qui a rêvé, sans succès, de lui succéder, celui qui a gardé la maison idéologique et celui qui aura essayé comme lui de réussir à imiter l’aventure 46.
Les palabres au sein du Pdci, le déclin de Yamoussoukro, les oppositions entre Baoulé de Yamoussoukro et de Daoukro,
le recours au sang, à la défiance, aurait fait beaucoup de mal à Houphouët-Boigny. Après les indépendances il a cru fermement que la Côte d’Ivoire serait posée après son départ.
“Après mon départ, quelque soit l’importance et le rôle que je joue à la tête du pays, la politique de la Côte d’Ivoire, n’est pas le fait d’un seul homme. C’est d’abord, on ne le soulignera jamais assez, la politique de notre parti, le Pdci-Rda dont les vaillants militants et militantes ont à cœur d’assurer le bonheur de l’homme ivoirien dans la liberté”
L’ancien chef de l’Etat semble s’être trompé grandement. “Nous n’avons pas de détenus politiques,. Nous n’avons jamais fait verser le sang d’autrui depuis que nous assumons nos responsabilités à la tête de ce pays. Je fais ce que je peux pour servir mon pays en rassemblant toutes ces 60 tribus, en les engageant à un développement harmonieux. En donnant une chance égale à nos paysans qu’ils soient de la Côte, du nord, de l’est ou de l’ouest. La solidarité est effective ”
Rien de tout ce qu’il a souhaité est effectif. Et la grandeur d’un homme se perçoit aussi parfois hélas à la petitesse de ceux qui se réclament de lui pour lui succéder
Julien Bouabre
POUVOIRS MAGAZINE
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