16 Septembre : les déchets toxiques pour la confiance d’un peuple en ses institutions.

2 semaines

Le 16 septembre 2006, une décision secoue la Côte d’Ivoire.

Le gouvernement de Charles Konan Banny est remanié, avec deux ministres sacrifiés à la suite du scandale des déchets toxiques.
Les démissions d’Anaky Kobenan, ministre des Transports, et de Jacques Andoh, ministre de l’Environnement, marquent l’apogée d’une crise environnementale et sanitaire sans précédent.
18 ans plus tard, cette date résonne encore comme une plaie ouverte dans l’histoire du pays, dont les échos continuent de hanter les consciences.

Dans la nuit du 19 au 20 août 2006, une dizaine de sites à Abidjan furent empoisonnés par 528 tonnes de déchets toxiques. Déversés par le tristement célèbre navire Probo Koala, affrété par la société Trafigura. L’affaire a rapidement pris des dimensions internationales.

Révélant les failles béantes d’un système de gestion portuaire et environnemental corrompu. Ce déversement a plongé la capitale économique ivoirienne dans un cauchemar toxique, avec des conséquences sanitaires désastreuses.

Les déchets toxiques aussi pour la confiance d’un peuple en ses institutions.

Dix-huit ans après, le souvenir de ces déchets flotte encore dans l’air, invisible mais lourd de conséquences. Les consultations pour des symptômes d’intoxication ont atteint 36 574 personnes en septembre 2006.

Alors qu’on avait recensé sept décès directement liés à ces émanations. Si on avait suspendu les responsables locaux les victimes elles, n’ont jamais totalement guéri. Nombre d’entre elles portent encore les stigmates physiques et psychologiques d’un drame dont elles peinent à se défaire.

Cette tragédie a aussi mis à nu la vulnérabilité des systèmes de gestion environnementale dans de nombreux pays africains. Souvent à la merci de multinationales peu scrupuleuses. Les sanctions contre les responsables locaux n’ont pas effacé la mémoire collective. Cette date, le 16 septembre, nous rappelle chaque année que le coût humain de la négligence environnementale dépasse les frontières visibles du pouvoir.

Alors que nous commémorons ce sombre anniversaire, nous sommes appelés à méditer sur l’importance de la vigilance et de la responsabilité environnementale. Parce que les déchets d’Abidjan n’étaient pas seulement toxiques pour l’air et le sol. Ils l’étaient aussi pour la confiance d’un peuple en ses institutions.

ETHAN GNOGBO

photo: dr

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