Alors que les projecteurs étaient braqués sur la grande marche du Front Commun, une opération musclée ciblant la résidence du Vice-président du PDCI-RDA, Noël Akossi Bendjo, suscite de vives interrogations.
Derrière le fracas des blindés et des portes fracturées, une question persiste. Que révèle cette démonstration de force sur l’état réel du pouvoir ?
On en sait davantage sur cette violence.
Le pouvoir serait-il passé à l’offensive contre les cadres et dirigeants de l’opposition ? Tout semble l’indiquer. Le vendredi 10 octobre, aux alentours de 21 heures, des policiers ont déposé une convocation au domicile du Vice-président du PDCI-RDA. Noël Akossi Bendjo.
Le lendemain, samedi 11 octobre — jour de la grande marche du Front Commun —, aux environs de 19 heures, un impressionnant dispositif sécuritaire. Il se composa d’un cargo escorté de véhicules blindés. Ce dernier a défoncé les portails de sa résidence.
Les agents, non cagoulés, ont ensuite fracturé les portes de la maison. Ils ont fouillé minutieusement les pièces, les tiroirs et les véhicules.
On a trouvé aucune preuve compromettante.
On a emporté le serveur contenant les enregistrements des caméras de surveillance. Tels sont les faits qu’ont rapportés des témoins présents sur les lieux.
Pourquoi Akossi Bendjo est-il dans le viseur ? Il convient de rappeler qu’il est le Coordonnateur général des activités du PDCI-RDA. En l’absence du Président Thiam, il en incarne la figure de proue. Il représente régulièrement le parti dans les grandes initiatives politiques et co-pilote. Aux côtés du ministre Sébastien Dano Djédjé, le comité de pilotage du Front Commun, fer de lance de l’opposition.
Ce qui devait être une simple convocation a tourné à l’intimidation spectaculaire. Une escalade qui, si elle n’est pas maîtrisée, pourrait nourrir une instabilité aux contours encore flous.
Plus que jamais, il devient urgent de privilégier le dialogue politique, d’apaiser les tensions déjà perceptibles. Et d’éviter que la légitimité ne soit fragilisée par l’usage de la force. Le bruit des bottes ne saurait jamais faire taire le besoin de démocratie.
FATEM CAMARA
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
