« Sex, Love and Money » : Du sexe, de la drogue et du choc. Jusqu’où peut aller le cinéma ivoirien ?

3 semaines

Scènes explicites, violence crue, regard brutal sur les bas-fonds d’Abidjan… Le dernier film d’Owell Brown divise et dérange. « Sex, Love and Money » expose sans filtre la face cachée d’une société en crise, quitte à heurter les sensibilités. Provocation gratuite ou œuvre nécessaire ? Le débat est lancé dès sa sortie ce 20 juin 2025.

Ce vendredi 20 juin 2025, le film « Sex, Love and Money » secoue les écrans du cinéma ivoirien avec puissance.

Axel, expert en électronique le jour, plonge dans un univers illégal et dangereux une fois la nuit tombée.

Le réalisateur Owell Brown à qui on peut faire confiance pour ses distributions depuis le Mec idéal, explore les contradictions d’Abidjan, ville à deux visages, entre lumière apparente et noirceur dissimulée.

Ce thriller sans concession expose les tensions urbaines, la misère émotionnelle et les excès nocturnes d’une capitale à fleur de peau.

Porté par une photographie tendue et un montage nerveux, le film impose un rythme haletant du début à la fin.

Les personnages oscillent entre désir, manipulation et douleur, offrant un miroir troublant de la condition humaine en contexte urbain africain.

Olivier Kissita et Mouna N’Diaye livrent des performances intenses, portées par des dialogues crus et un jeu habité.

Emmanuelle Keita incarne la froideur impitoyable d’un monde souterrain où amour, argent et trahison s’entremêlent violemment.

Loin des récits classiques, ce film impose une esthétique brute et stylisée qui casse les codes du cinéma local habituel.

Les séquences intimes, audacieusement filmées, confrontent le spectateur à une vérité sociale souvent niée ou passée sous silence.

Une romance inattendue se dessine entre Axel et Angélique, fragile éclaircie dans une nuit dominée par la loi du plus fort.

Sous ses airs de drame sulfureux, « Sex, Love and Money » devient une critique sociale incisive, à la fois sombre et poétique.

Le scénario dépeint la chute d’un homme pris dans les filets de l’illégalité, sans jamais justifier ses choix destructeurs.

La ville devient personnage à part entière, avec ses recoins sombres, ses lumières trompeuses et ses voix anonymes.

Icoast Movie, producteur du long-métrage, soutient cette œuvre forte et subversive qui défie les normes narratives traditionnelles.

Avec une tension constante, le film entraîne le spectateur dans un tourbillon sensoriel, entre sensualité violente et vertige moral.

Fargass Assandé et Diana Bouli ajoutent une densité dramatique saisissante, incarnant des figures troubles, ambiguës et inoubliables.

Chaque plan semble chargé de sens, chaque silence dit plus que mille mots sur l’errance et la solitude des protagonistes.

Les thèmes du sexe, du pouvoir et de l’addiction se mêlent dans un cocktail explosif, aussi captivant qu’inconfortable.

« Sex, Love and Money » est l’un des événements cinématographiques majeurs du mois de juin, à ne surtout pas manquer.

HARON LESLIE

photo:dr

POUVOIRS MAGAZINE

OPINIONS

Saut dans le vide

Après le succès retentissant de la CAN 2024, la Côte d’Ivoire s’apprête à vivre une élection présidentielle sous tension. Entre blocages institutionnels,

DU MEME SUJET

Cinéma : Owell Brown présente « Dans la peau d’un Caïd »

« Le mec idéal'( étalon de bronze au Fespaco)  » No Way » ,

Sijiri Bakaba, Tolla Kokoui, Mouna N’Diaye, avec Alex Ogou

Une autorité du pays dans le coffre d’une voiture pour passer un