Simone souffle ses bougies avec cette intensité des femmes que l’histoire n’a jamais épargnées mais qu’elle n’a pas vaincues.
Son visage porte les rides du combat, de la prison, de l’oubli, mais aussi de la persévérance indéracinable.
Elle revient dans l’arène sans s’excuser, sans demander pardon, sans quémander d’alliances, portée par une foi presque mystique.
Elle n’est plus l’alliée de Gbagbo, mais avance avec Thiam, lui-même proche de Gbagbo : un étrange triangle.
Ce triangle politique trouble les lignes, désoriente les analystes, mais reflète peut-être une vérité : la politique est une géométrie mouvante.
À ceux qui doutaient de son retour, elle répond par une déclaration présidentielle et un programme pour transformer la Côte d’Ivoire.
Elle se présente comme l’architecte d’un pays réconcilié, fort, prospère, où justice et équité ne seront plus des slogans creux.
Fidèle à son style, elle parle directement, sans filtre, avec cette voix ferme qui a marqué plusieurs générations de militants.
Le divorce a scellé la fin d’un couple, mais n’a pas suffi à effacer le souvenir d’un règne partagé.
Elle ne veut plus régner dans l’ombre d’un homme, mais éclairer seule le chemin d’un projet collectif assumé.
L’étrange triangle entre Gbagbo, Thiam et elle devient une énigme politique, une scène pleine de silences et d’alliances implicites.
Bon anniversaire à celle que l’on craignait jadis, que l’on observe encore, et que l’on n’arrive jamais à classer.
De Moossou à la présidence, elle trace sa route avec calme, stratégie, prières et quelques coups de théâtre bien maîtrisés.
Elle incarne à la fois l’héritage d’un passé trouble et l’ambition d’un futur encore à construire, coûte que coûte.
Dans un pays où la mémoire est vive et les plaies lentes à cicatriser, Simone marche, droite, seule, mais décidée.
Joyeux anniversaire à la candidate, l’ancienne prisonnière, la pasteure, la stratège, la mère, la militante, la femme debout — encore.
ETHAN GNOGBO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
