La scène boulangère d’Abidjan est en pleine effervescence, mais cette vitalité cache une réalité préoccupante. Une prolifération anarchique des boulangeries, souvent installées sans respect des normes d’urbanisme et de sécurité.
Cette situation engendre des nuisances pour les riverains et soulève des questions sur la qualité des produits proposés.
Dans des communes comme Marcory, Port-Bouët et Abobo, les professionnels expriment leur mécontentement face à l’implantation rapprochée de ces établissements. La réglementation en vigueur impose une distance minimale de 500 mètres entre deux boulangeries pour éviter la saturation du marché. Et garantir une concurrence saine. Cependant, cette règle est largement ignorée.
Avec des boulangeries s’installant parfois à quelques mètres les unes des autres, créant une concentration excessive dans certains quartiers.
À Yopougon, Port bouet 2 la situation est particulièrement alarmante. Les Riverains ont signalé une boulangerie sans enseigne ni autorisation officielle. Malgré les plaintes des voisins concernant les nuisances sonores et la chaleur excessive générée par l’activité, le boulanger persiste.
Ignorant les demandes de régularisation.
Cette indiscipline met en lumière l’absence de contrôle efficace. Et la nécessité d’une intervention des autorités compétentes pour préserver la sécurité et le bien-être des citoyens.
Face à ce constat, le gouvernement ivoirien a pris des mesures pour assainir le secteur. Un décret a été adopté en juin 2023. Définissant les conditions techniques de construction et d’aménagement des boulangeries. Ainsi que les normes d’hygiène et de qualité des produits. Il prévoit également la création d’un organe chargé de la régulation du secteur. Afin d’éradiquer les boulangeries clandestines et insalubres.
Malgré ces avancées législatives, l’application effective de ces mesures reste insuffisante. Des cas de fermetures de boulangeries illégales, comme celle de Port-Bouët 2 à Yopougon, montrent que des actions ponctuelles sont entreprises. Mais une stratégie de contrôle durable et systématique est encore attendue.
Il est impératif que les autorités renforcent les contrôles et sensibilisent les acteurs du secteur à l’importance du respect des normes. Une régulation stricte permettra non seulement d’assurer la sécurité des consommateurs. Mais aussi de garantir une concurrence loyale et de préserver l’environnement urbain. Les citoyens, quant à eux, doivent être encouragés à signaler toute activité suspecte ou illégale. Contribuant ainsi à l’assainissement du secteur.
En conclusion, la boulangerie en Côte d’Ivoire est un secteur en pleine expansion. Mais cette croissance doit s’accompagner d’une régulation rigoureuse pour éviter les dérives et garantir des conditions de vie décentes aux populations.
JM AHOUSSY
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
