Ce 24 mai, Ibrahim Amuah Diaky souffle sa 43e bougie. Une date qui n’est pas seulement celle d’un anniversaire, mais aussi d’un hommage au courage, à la ténacité et à l’amour du football.
Son histoire, singulière et inspirante, commence loin des projecteurs : dans les rues chaudes et bruyantes d’Abobo, l’un des quartiers les plus populaires d’Abidjan.
D’allure athlétique, mesurant 1m80, Diaky possédait un physique taillé pour la création offensive. Mais au-delà du corps, c’est l’âme du joueur qui a toujours impressionné. Un regard déterminé, une parole mesurée, et surtout une volonté de fer : Ibrahim n’a jamais reculé devant la difficulté.
Adolescent, orphelin de père, il prend une décision folle qui en dit long sur son caractère. Marcher, seul, d’Abobo à Sol Béni, le centre de formation de l’ASEC Mimosas. Pour participer à un test destiné aux jeunes talents. Une marche d’espoir, pieds fermement posés sur le sol, mais tête tournée vers les étoiles.
L’enfant d’Abobo devenu fils du football
Ce jour-là, son audace a touché les encadreurs de l’académie Mimosifcom. On ne pouvait pas passer à côté de ce garçon tenace, qui venait sans rien, mais avec tout : le courage, le talent, l’humilité. Recruté, il s’intègre rapidement et séduit par sa qualité technique, sa vision du jeu. Et surtout son intelligence collective.
Sans père, il trouve en feu Lambert Amuah, encadreur respecté, une figure paternelle. Ce dernier l’adopte, l’entoure, et l’accompagne. Une relation forte, profonde, qui marquera à jamais la trajectoire d’Ibrahim Diaky. Aujourd’hui encore, les zougloumen chantent le nom de Lambert Amuah. Parti vivre loin du pays. Mais dont les actes parlent encore pour lui.
Après l’ASEC, il prend la direction de la Tunisie, où il brille sous les couleurs de l’Espérance de Tunis. En 2005, il poursuit son parcours aux Émirats Arabes Unis. D’abord à Al-Jazira, puis à Al-Ain. Au fil des saisons, Diaky s’impose comme un cadre, un leader discret, respecté pour son jeu juste et son sens du collectif.
En 2001, il est brièvement sélectionné avec les Éléphants de Côte d’Ivoire. Mais c’est avec la sélection émiratie qu’il connaîtra une reconnaissance officielle, après avoir acquis la nationalité.
Joyeux anniversaire Ibrahim Diaky.
Aujourd’hui, Ibrahim Amuah Diaky est un homme de 43 ans. Debout, digne, à l’image du jeune garçon qui avait osé marcher Aseul vers son destin. Il n’a jamais fait de bruit inutile. A parlé avec ses pieds, ses passes lumineuses, et ses efforts sur le terrain.
Il incarne une génération de footballeurs dont le parcours n’est pas qu’un alignement de statistiques. Mais une leçon de vie. Une marche commencée à Abobo, qui se poursuit aujourd’hui dans le souvenir, la reconnaissance. Et l’admiration de ceux qui l’ont vu grandir et briller.
Merci pour le chemin parcouru. Merci pour la fierté silencieuse que tu offres à Abobo, à l’ASEC, et à toute la Côte d’Ivoire.
DESIRE THEA
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE