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En 2025, les taux d’intérêt suscitent un vif intérêt dans un contexte de pressions inflationnistes généralisées.
Les grandes puissances économiques sortent progressivement de leurs politiques monétaires restrictives entamées depuis la pandémie.

Le taux d’intérêt réel se calcule en retranchant l’inflation du taux directeur nominal fixé par la banque centrale.
Il reflète la véritable incitation à épargner ou à emprunter selon la situation économique et monétaire actuelle.
Des taux réels faibles encouragent la dépense et l’investissement, stimulant ainsi la croissance économique à court terme.
Des taux réels élevés, en revanche, favorisent l’épargne et freinent les emprunts dans l’économie nationale et mondiale.

Le taux d’intérêt détermine le montant que l’emprunteur verse en plus au prêteur pour une somme donnée.
On distingue deux grands types de taux d’intérêt utilisés pour comprendre leur rôle économique fondamental : nominal et réel.


Le taux nominal est celui convenu contractuellement entre les deux parties, exprimé en prix courants de la période.
Le taux réel corrige ce taux nominal de l’inflation, afin de mesurer le véritable rendement ou coût économique.
En pratique, la formule simplifiée est : taux réel ≈ taux nominal – inflation, utilisée pour des analyses économiques rapides.
Si l’inflation est inférieure au taux nominal, le taux réel est positif, favorable aux épargnants.
Si l’inflation dépasse le taux nominal, le taux réel devient négatif, désavantageant l’épargne mais stimulant l’emprunt.

Quels sont les différents taux d’intérêt ?

Il existe plusieurs taux d’intérêt selon la durée, le type de crédit, ou la solvabilité de l’emprunteur.
Les taux à court terme sont souvent plus bas que les taux à long terme, car les risques sont moindres.
Les crédits immobiliers ont des taux généralement plus faibles que les crédits à la consommation, perçus comme plus risqués.
Un emprunteur jugé solvable bénéficie de taux plus faibles qu’un emprunteur risqué ou peu fiable économiquement.
Les taux reflètent donc le coût de l’argent mais aussi le niveau de confiance dans la capacité de remboursement.

Taux d’intérêt réels par pays en 2025 (%) :

Pays Taux réel (%)
Russie 14,5
Brésil 9,2
Mexique 5,3
Afrique du Sud 3,6
Indonésie 3,5
États-Unis 1,5
Inde 1,5
Australie 1,5
France 1,2
Chine 0,8
Italie 0,8
Corée du Sud 0,8
Royaume-Uni 0,6
Allemagne 0,5
Canada 0,5
Japon -2,1

La Russie domine ce classement avec 14,5 %, grâce à une politique monétaire volontaire pour freiner l’inflation élevée.
Le Brésil (9,2 %) et le Mexique (5,3 %) maintiennent des taux réels positifs malgré une inflation en ralentissement.
Les États-Unis, avec un taux réel de 1,5 %, maintiennent des taux nominaux élevés pour contrôler l’inflation résiduelle.
Le Japon est l’unique pays à taux réel négatif (-2,1 %), malgré une récente hausse des taux nominaux.

Qu’en est-il de l’espace UMOA ?

Le 5 mars 2025, la BCEAO a conservé son principal taux directeur à 5,5 %, niveau en vigueur depuis 2023.
Cette décision vise à maintenir la stabilité monétaire face à une inflation encore présente dans plusieurs pays membres.
Le taux réel dépendra de l’inflation annuelle enregistrée dans la zone, estimée entre 2,5 et 3 % cette année.

Comment évolueront les taux mondiaux en 2025 ?

Le FMI anticipe une baisse des taux directeurs dans les pays avancés à la fin de l’année 2025.
La Fed pourrait ramener son taux directeur à 4 %, contre 4,3 % actuellement, selon les dernières prévisions.
La Banque centrale européenne abaisserait son taux à 2 % vers mi-2025, contre environ 2,4 % aujourd’hui.
Le Japon poursuivrait ses hausses de taux pour atteindre son objectif d’inflation, malgré des tensions commerciales américaines.

Camus BOMISSO, FRM
Administrateur Indépendant, spécialiste des risques et stratégies économiques 

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