Paul Hervé Agoubli, avec la lucidité d’un homme politique et enseignant engagé, tire une sonnette d’alarme face à la dérive inquiétante qui menace notre nation.
Il dénonce une surdité totale au sein de la classe dirigeante, une forme de déconnexion avec les réalités du pays. Notamment incarnée par Kuibiert. Selon lui, ce dernier incarne une attitude glacée, avec du mépris, de la suffisance, et de l’irresponsabilité. Une attitude qui, loin de faire preuve de sagesse, semble ignorer la gravité de sa responsabilité envers la nation.
Le malheur de notre époque, souligne Agoubli, réside dans l’échec de l’école à jouer son rôle fondamental : celui d’inculquer les valeurs citoyennes. « Nous avons des experts, certes compétents dans leur domaine, mais qui n’ont pas conscience de leur place dans l’histoire de leur pays et du monde. »
Ces experts, bien qu’indiscutables dans leurs compétences techniques, manquent de cette prudence indispensable à une gouvernance saine. En effet, la prudence, pierre angulaire de toute bonne gouvernance, semble absente de ceux qui sont censés guider notre pays. Gouverner, c’est poser des actions réfléchies et mesurées. C’est ne pas agir de manière désinvolte, car la responsabilité est immense.
L’anecdote qu’il partage sur la liste électorale est frappante. Kuibiert, en quête de soutien, aurait envisagé d’inviter des jeunes de 17 ans pour contourner la légalité. Ce qui fut vivement dénoncé par Me Blessy? l’avocat du Pdci, député pour le compte de Botro.
Ce dernier, choqué par cette dérive, souligna l’illégalité de la manœuvre, la qualifiant de tentative de manipulation. La réponse de Kuibiert, qui prétend avoir négocié avec les partis d’opposition, s’avère, selon Agoubli, être un mensonge éhonté.
Ces comportements, selon lui, ne font qu’envenimer la situation.
Creusant davantage le fossé entre les acteurs politiques et exacerbant les tensions.
Agoubli avertit que la situation pourrait conduire à une violence inouïe, une violence née d’une insatisfaction croissante. Où ceux qui croient avoir le contrôle se trompent lourdement. La catastrophe, prévient-il, échappe à toute prévision.
Le pouvoir appartient, en réalité, au citoyen. Ceux qui gouvernent n’ont ce pouvoir que parce qu’ils sont portés par la volonté populaire. Les dirigeants, selon lui, semblent oublier cette vérité fondamentale.
Face à cette impasse politique, Agoubli appelle à une réorientation urgente de nos trajectoires. Il nous exhorte à renoncer à cette voie sans issue, une voie qui mène inévitablement à la destruction et à la violence.
Il propose une autre voie : celle de l’unité nationale, de la conscience citoyenne et du respect des principes fondamentaux de la gouvernance. Une gouvernance qui, loin d’être fondée sur l’arrogance et l’imprudence, doit se bâtir sur la prudence, la responsabilité.
Et l’harmonie entre les différentes forces politiques. Le temps est venu de tourner la page de l’improvisation et de l’irresponsabilité, pour écrire un nouveau chapitre fondé sur le respect des institutions, la paix et la justice.
ETHAN GNOGBO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE