Les dessous de la finance islamique

2 mois

Quels sont les principes, axiomes et postulats de la Finance islamique ?

Quels sont les 5 piliers de l’islam financier ? Comment démêler l’enchevêtrement des risques dans les banques islamiques ? Quels défis rencontrent les banques islamiques dans la gestion actif-passif ? En quoi la finance islamique peut-elle aider au développement et à la lutte contre les inégalités ?

Le Coran dit : « Par l’âme et Celui qui l’a façonnée harmonieusement ! L’homme qui purifie son âme sera sauvé » [Sourate 91, Le Soleil, versets 7 à 9]. La zakât (aumône purificatrice) vise à équilibrer et à promouvoir la justice sociale en évitant le monopole de l’argent par les riches.

La finance islamique, estimée à plus de 3 500 milliards de dollars, représente environ 2 % de la finance mondiale. Elle est principalement pratiquée au Moyen-Orient, qui détient 70 % de l’encours total de cette finance.

Le Coran interdit les prêts à intérêt (riba) : « Tout Riba que vous donnez pour accroître les biens des gens n’augmente pas auprès d’Allah » [Sourate Ar-Rum, verset 39]. La finance islamique repose sur des principes religieux visant à favoriser la prospérité et à partager les risques.

Elle exclut une rémunération fixe qui se déconnecte de la rentabilité de l’actif financé.

Cet article présente les principes de la finance islamique en 2025, ses défis et son rôle pour réduire les inégalités.

Quels sont les principes, axiomes et postulats de la Finance islamique ?
La finance islamique existe depuis 50 ans, mais elle reste mal connue dans le secteur financier global. En 2019, elle représentait environ 2 400 milliards d’euros d’actifs, aujourd’hui estimés à plus de 3 500 milliards de dollars.

La finance islamique inclut toutes les transactions respectant la loi coranique. Elle interdit l’intérêt, l’incertitude, la spéculation et l’investissement dans des secteurs illicites comme l’alcool. Elle repose sur cinq axiomes fondamentaux :

  • La monnaie est une mesure, pas une valeur.

  • Toute dette implique une responsabilité.

  • La finance soutient l’économie réelle et crée de la richesse.

  • La finance participative est encouragée.

  • Le partage des risques et des rendements est essentiel.

Quels sont les 5 piliers et principes de l’islam financier ?


Les Conseils de Conformité à la Charia (Sharia Boards) garantissent que les pratiques financières respectent les principes islamiques. Les cinq piliers incluent trois principes négatifs (-) et deux positifs (+) :

  1. Pas de riba (intérêt, usure).

  2. Pas de gharar ni de maysir (incertitude, spéculation).

  3. Pas de haram (secteurs illicites).

  4. Partage des profits et pertes est obligatoire.

  5. L’adossement à un actif tangible est essentiel.

Les outils de la finance islamique : murabaha et sukuk
La murabaha est un contrat de vente où un financier islamique revend un actif à un investisseur avec paiement à terme. Les sukuk sont des titres de créances où la rémunération et le capital dépendent de la performance des actifs sous-jacents.

Limites et défis du modèle de finance islamique


Pour être reconnue à l’international, la finance islamique doit surmonter certains défis :

  • Transparence : Les comptes des banques islamiques sont souvent complexes et manquent de détails utiles.

  • Gouvernance. Les banques islamiques, opérant dans des régions émergentes, négligent parfois de bonnes pratiques de gouvernance.

  • Gestion des risques. Les banques islamiques doivent adopter des approches uniques pour gérer les risques spécifiques à leur modèle.

  • Comptabilité. Les normes comptables islamiques sont appliquées de manière incohérente. Créant des difficultés pour leur harmonisation.

Démêler l’enchevêtrement des risques d’actifs dans les banques islamiques
Les banques islamiques rencontrent divers types de risques dans leurs contrats. Les risques opérationnels, juridiques et d’exécution sont fréquents. En raison de procédures administratives lourdes. De plus, la compatibilité avec la Charia limite l’allocation d’actifs. Ce qui réduit la liquidité et augmente la rentabilité.

Défis de la gestion actif-passif et refinancement déséquilibré.


Les banques islamiques font face à un déséquilibre entre les ressources à court terme et celles à long terme. Elles disposent de peu de certificats de dépôt et de dettes subordonnées. La gestion dynamique des bilans est difficile, en l’absence d’instruments de taux.

La finance islamique comme levier pour le développement et la lutte contre les inégalités
La finance islamique contribue à la répartition équitable des revenus et à l’inclusion financière. Elle favorise l’économie réelle et repose sur le partage des risques. Elle permet aussi d’intégrer au système financier formel ceux qui en sont exclus. Pour des raisons culturelles ou religieuses.

En conclusion, la finance islamique, par ses principes éthiques et participatifs, peut devenir un levier majeur pour le développement économique et la réduction des inégalités. Tout en offrant des solutions aux défis financiers mondiaux.

CAMUS BOMISSO

photo:dr

POUVOIRS MAGAZINE

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