Aujourd’hui, celui qui garde son calme s’est opposé au 3e mandat. Celui qui s’est opposé contre la cherté de la vie fête ses 33 ans.
Pour lui on passera à gauche parce qu’il n’a pas de cœur à droite pour nous aimer.
Sous un ciel constellé d’étincelles d’or, ce jour 4 mars s’élève en un chant doux, tissé de souvenirs et d’espoir.
Placide Konan, »verbeur » crépu et sculpteur de rimes, célèbre aujourd’hui trente-trois printemps au souffle incandescent.
Dimbokro l’a vu naître, Tanda l’a forgé, Abidjan l’a sacré roi du slam aux mille éclats.
Son verbe est une flamme, sa voix un tonnerre, ses mots une danse entre l’ombre et la lumière.
Lauréat des vers, il s’est élevé, brisant les frontières, portant haut l’écho des âmes et du peuple.
Surnommé le Monstre, il cisèle les mots avec une fougue indomptable, une force de roc et de feu.
De la scène au papier, il grave l’histoire, inscrivant son nom dans l’éternité du verbe affûté.
Premier champion du slam ivoirien, il a conquis les cœurs par la puissance brute de sa poésie.
Chaque rime est un cri, chaque vers un miroir, reflétant les espoirs et les luttes d’une jeunesse ardente.
Il écrit de profil, danse avec le temps, sculpte l’invisible et déchaîne la parole libérée.
Du Palais de la Culture aux grandes scènes du monde, son art résonne en un écho intarissable.
Au MASA, en Acadie, son souffle a traversé les mers, portant l’Afrique sur les ailes du slam.
Sa plume a la rage des justes, la tendresse des âmes blessées et la force des vents lointains.
Poète du peuple, voix des sans-voix, il tisse la révolte et l’amour dans une même cadence.
À toi, que ce jour soit une ode aux rêves qui grandissent en toi.
Que tes vers restent torrents inépuisables, abreuvant les esprits avides de vérité et de liberté.
Joyeux anniversaire, Placide Konan, que l’encre, la lumière et la vie soient tes muses éternelles.
ALEX KIPRE
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
