Portrait. Ly Ramata, l’hyperdiscrète

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Professeur Bakayoko-Ly Ramata est une figure éminente de la science et de l’éducation en Côte d’Ivoire. Dont la carrière remarquable s’étend à la fois dans le domaine universitaire et dans des responsabilités politiques.

Née le 29 juin 1955 à Abidjan, elle est ivoirienne et mariée, mère de trois enfants. Dès son plus jeune âge, elle se distingue par son engagement et son intelligence. Un parcours qu’elle nourrit avec une passion pour la recherche et l’enseignement.

Elle obtient son baccalauréat en 1974, avec une spécialisation en mathématiques et sciences physiques. Avant de s’engager dans des études supérieures ambitieuses. Poursuit ses études à l’Université de Paris. Y décroche un doctorat en chirurgie dentaire en 1980, avec mention très honorable. Ne s’arrête pas là. En 1980 et 1981, elle obtient également des certificats d’études supérieures en anthropologie. Puis en biologique, morphologie quantitative et prothèse scellée.

En 1982, elle se spécialise en pédodontie-prévention et obtient un autre certificat à l’Université de Paris V. Son expertise est encore consolidée par un doctorat en sciences odontologiques, soutenu en 1985, toujours avec mention très honorable.

La carrière professionnelle de Ramata est jalonnée de succès académiques.

En tant que professeure titulaire des universités, elle se distingue dans le domaine de l’odontostomatologie pédiatrique, où elle mène des recherches pionnières sur la santé bucco-dentaire des enfants. Elle devient ainsi la première femme ivoirienne à diriger des recherches sur les pathologies bucco-dentaires en Afrique.

Ces contributions lui valent une reconnaissance internationale. Notamment en 2018, lorsqu’elle devient la première Ivoirienne à être admise à l’Académie des sciences d’outre-mer de Paris. Une institution qui regroupe des chercheurs de renommée mondiale. Cette distinction est un hommage à son travail scientifique et à l’impact de ses recherches.

Parallèlement à ses activités académiques, Ramata Ly-Bakayoko occupe plusieurs postes de responsabilité au sein du système éducatif ivoirien. Elle commence en 1996, lorsqu’elle est nommée vice-présidente de l’Université de Cocody. En charge de la coordination des enseignements, de la recherche et de la vie universitaire.

Sa gestion de ce vaste département témoigne de la confiance placée en elle, en tant que femme, pour gérer des dossiers aussi complexes.

Elle atteint un sommet dans sa carrière administrative en devenant, de 2012 à 2016, la première femme présidente de l’Université Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan. La plus grande université de Côte d’Ivoire, avec plus de 60 000 étudiants et 2 300 professeurs. À la tête de cette institution, elle réussit à apaiser les tensions sociales.

Notamment en canalisant les grèves étudiantes.

Grâce à sa connaissance du terrain et à son approche maternelle, elle parvient à instaurer une atmosphère de coopération entre les étudiants et le corps enseignant.

Un de ses projets les plus ambitieux est la création du Pôle scientifique et d’innovation de l’Université Félix-Houphouët-Boigny. Un centre doté de laboratoires de pointe. Ce pôle a permis de lancer des projets de recherche d’envergure, comme le programme West African Virus Epidemiology (WAVE), financé par des fonds internationaux, dont ceux de la Fondation Bill et Melinda Gates. Ce programme lutte contre les maladies affectant les cultures alimentaires de la région. Comme la maladie du manioc, une plante essentielle pour des millions d’Africains.

Son engagement pour la science et l’innovation l’amène à la politique, où elle est nommée ministre de la Recherche scientifique de 2016 à 2018. Devenant ainsi la première femme à occuper ce poste en Côte d’Ivoire. Dans cette fonction, elle défend le rôle de la recherche au service de la population et œuvre pour le développement de solutions pratiques aux défis de son pays. Elle a occupé le poste de ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant.

En cette qualité elle continua de défendre les droits des femmes.

En particulier dans le secteur agricole, où les femmes ivoiriennes jouent un rôle majeur.

À travers son parcours, Ramata Ly-Bakayoko souhaite inspirer les jeunes filles. En leur montrant que la persévérance et le courage peuvent mener à des accomplissements exceptionnels. Elle affirme que, bien qu’elle n’ait jamais rêvé de devenir ministre. Sa carrière de pionnière dans la recherche l’a naturellement conduite à ce rôle de leadership. En dépit de ses nombreuses responsabilités, elle demeure une scientifique discrète, profondément engagée à améliorer la vie des populations et à promouvoir l’éducation et l’innovation en Côte d’Ivoire.

MARIE GNIALET

photo:dr

POUVOIRS MAGAZINE

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