Seul face à la colère d’une puissance déclinante, Alassane Ouattara annonce, le 31 décembre 2024, la rétrocession de la base militaire française 43e BIMA.
En réponse, Emmanuel Macron attaque fermement Ouattara, dans un discours prononcé le 6 janvier 2025, devant le corps diplomatique français. Avec amertume, il fustige les « panafricanistes distants » et les « néo-impérialistes ». Tous accusés de répandre le bruit selon lequel la France serait chassée d’Afrique.
Dans ses propos, Macron exalte la mission salvatrice de la France. Affirmant que la France a sauvé des « États faillis », comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Il soutient que ces pays devraient remercier la France pour sa magnanimité. En soulignant avec condescendance : « Je crois qu’on a oublié de nous dire merci, mais ce n’est pas grave. » Macron ajoute, sur un ton hautain : « L’ingratitude, je suis bien placé pour le savoir, c’est une maladie non transmissible à l’homme. »
Dans un dernier assaut, Macron déclare que « aucun gouvernement africain ne serait aujourd’hui souverain si l’armée française ne s’était pas déployée dans cette région ». Ce discours, bien que réconfortant pour le président français, démontre clairement que la France a perdu l’Afrique francophone. Il prouve aussi que, pour Macron, les dirigeants africains n’ont ni crédit, ni valeur.
Ainsi, ce discours révèle la vision coloniale persistante de la France, qui maintient son statut impérialiste.
Tout en refusant l’initiative de départ des forces françaises aux dirigeants africains. Macron, tout en restant « très poli », affirme avoir laissé à ces dirigeants la « primauté de l’annonce ». Cependant, son attitude envers Ouattara est particulièrement significative. Avant l’annonce d’Alassane Ouattara, plusieurs capitales africaines comme Bamako, Ouagadougou, Niamey et Ndjamena avaient déjà demandé à la France de partir. Sans susciter de réactions aussi virulentes de l’Élysée.
Ado se retrouve donc sous la colère de Macron, le « Jupiter de la Seine ». Cependant, au sein de la classe politique ivoirienne, il n’y a presque aucune réaction. Seul Ousmane Sanko a courageusement rappelé au président Français que le Sénégal est libre et souverain. En dehors de cela, c’est un silence inquiétant. Aucun des partis politiques ivoiriens, ni le PDCI, ni le FPI, ni le PPACI, ni le RHDP, ni aucun leader politique ne réagit à cette attaque.
C’est un silence assourdissant, même de la part de la jeunesse distante et muette. En Afrique, un aîné offensé est réhabilité par ses cadets, mais cette énergie fait cruellement défaut en Côte d’Ivoire. Des figures comme Tidjane Thiam, Amadou Coulibaly, Jean-Louis Billon, Blé Goudé Charles, Soro Guillaume, Blaise Lasm et bien d’autres, sont restées silencieuses. Face à cette absence de réaction, ADO doit s’inquiéter sérieusement pour l’avenir de la nation. Notamment pour la relève politique qui semble si molle et passive.
Tama César
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE