La gestion des grands édifices en Côte d’Ivoire, comme le BIMA, soulève des interrogations majeures.
Le BIMA, d’une superficie de 350 hectares, se situe entre l’aéroport et le port, un emplacement stratégique. Ce site comprend un sous-sol abritant des munitions, dont la rénovation a coûté près de 12 milliards CFA. Pourtant, ce coût élevé n’a pas empêché de nombreuses préoccupations liées à la gestion de ce complexe.
Le véritable problème réside dans la difficulté à entretenir des infrastructures bien plus petites et essentielles. On néglige souvent les cités policières et les camps militaires, bien moins vastes que le BIMA. Incapables de gérer des espaces beaucoup plus petits.
Ces sites nécessitent pourtant des investissements importants pour leur bonne gestion, mais rencontrent de nombreuses difficultés d’entretien.
Dans le domaine culturel, la situation est similaire.
L’incapacité à maintenir nos œuvres d’art et nos traditions est un exemple flagrant de ce manque de gestion. La France prend soin de nos objets d’art au Quai Branly, tandis que, sur place, ces trésors sont parfois laissés à l’abandon.
La mairie inachevée de Bouaké, que Georges Diby a entamée, et d’autres résidences à Yamoussoukro, illustrent ce problème. Le même constat peut être fait pour les bâtiments historiques de Grand-Bassam, où l’entretien est insuffisant malgré leur importance.
Les 350 hectares du BIMA, pourtant prometteurs, risquent de subir le même sort si aucune stratégie d’entretien n’est mise en place.
L’incapacité à gérer ces vastes infrastructures met en lumière un mal plus large.
Celui d’un manque de vision à long terme pour préserver les patrimoines et assurer un développement durable.
ETHAN GNOGBO
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE