L’heure est au triomphe. Après Zéïnab Bancé, c’est désormais Himra qui s’impose comme un phénomène incontestable, pulvérisant tous les records.
Actuellement, il est l’artiste francophone le plus écouté sur les plateformes de téléchargement, incarnant une icône culturelle pour une jeunesse avide de liberté et de transgression.
Ce week-end, Himra a choisi le parc des expositions comme scène pour son concert intitulé Sauvagement. Ce n’était pas une salle classique, mais un espace en plein air, symbole de cette quête de liberté sans concession. » Le Parc des Expositions nous demande de faire le concert à l’extérieur et non dans l’enceinte du parc ». se dédouane l’artiste.
L’événement, véritable raz-de-marée humain, a paralysé la circulation. Les routes sont saturées, les voitures se frôlent dans des embouteillages interminables, et le chaos gagne jusqu’aux trottoirs. Du jamais vu hier pour Fally, avant hier pour Roselyne Layo, ni lors des concerts de Didi B, de Meiway, de personnes. Le rang des tickets fait environs un kilomètre. L’armée française est en renfort pour la sécurité. Il y a environ 40 mille personnes (un record qui sera cassé), c’est à dire le public du stade Félix Houphouët-Boigny des grand-derby.
Dans ce tumulte, des foules se pressent à pied, venues de quartiers aussi éloignés qu’Abobo, Yopougon ou Bingerville. Les fans, exaltés, chantent à tue-tête les paroles envoûtantes d’Himra, parfois enivrés par l’alcool ou le chanvre indien.
Comme si ces substances étaient les clés pour plonger dans l’univers libertaire de l’artiste.
Cette démesure, Himra lui-même l’encourage dans ses chansons, où il célèbre une existence affranchie des conventions.
Le concert Sauvagement porte bien son nom. Il est l’écho d’une jeunesse en quête d’évasion, qui refuse les cadres et les règles. Elle brise les codes, renverse les barrières, s’approprie une identité indomptée. Mais cette liberté a un prix : la sécurité vacille, et la discipline semble reléguée au second plan. Peut-être est-il temps que Himra, figure centrale de ce mouvement, prenne la parole pour appeler à une rébellion plus structurée. Où l’insoumission rime avec respect. Peut-il y penser avec sa vingtaine d’années. Seulement.
Le message de ce concert résonne comme un hommage à Douk Saga, initiateur du coupé-décalé, qui, avec son célèbre refrain Faire le matin sauvagement, avait déjà capturé cette essence de liberté brute. Aujourd’hui, Himra reprend le flambeau via Arafat qui l’avait reçu de Douk Saga. Incarnant un besoin profond d’échapper à une réalité parfois trop oppressante. Mais dans cet élan sauvage, l’équilibre reste à trouver : entre exaltation et chaos, entre libération et responsabilité. Derrière ses records, c’est un retour à la sauvagerie,
AK
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
