Son histoire a nourri et continue d’alimenter les discussions sur la colonisation, les échanges culturels et la mémoire entre la Côte d’Ivoire et la France.
Aniaba est au centre du prochain travail de l’auteur Serge Bilé, une figure fascinante dans une nouvelle comédie musicale prometteuse.
Le titre de cette œuvre est Aniaba et Le Roi Soleil. On la présente au Palais de la Culture Bernard Dadié le 24 mai 2025. Dans un semestre.
Serge Bilé s’entoure de talents reconnus : Alain Tailly pour les dialogues, Manu Didia pour la musique et Souleymane Sow.
La mise en scène est signée Souleymane Sow, tandis que Serge Dodo se charge de chorégraphier des tableaux riches et dynamiques.
Après le succès de sa comédie musicale qu’il a consacrée Félix Houphouët-Boigny, Bilé explore l’histoire complexe du prince Aniaba. Dans ses rapports avec Louis XIV pseudommé Roi Soleil.
Son histoire continue d’alimenter les discussions sur la colonisation, les échanges culturels et la mémoire entre la Côte d’Ivoire et la France.
Certains récits affirment qu’Aniaba a tenté d’être médiateur entre la France et les royaumes africains, un rôle encore discuté.
Pour lever les doutes, nombreux sont ceux qui iront écouter Serge Bilé. Et découvrir sa vision unique de cette histoire.
Qui est Aniaba ?
Aniaba est une figure marquante du XVIIe siècle, liée à l’histoire entre la Côte d’Ivoire et la France coloniale.
On le présente souvent comme un prince du royaume d’Assinie, situé dans la région sud-est de la Côte d’Ivoire.
Au XVIIe siècle, les échanges diplomatiques entre l’Europe et l’Afrique de l’Ouest se multipliaient. Grâce au commerce maritime et aux alliances.
Aniaba, est le supposé fils d’un chef d’Assinie. Des marchands ou des missionnaires français l’ont envoyé en France.
Ces échanges avaient pour objectif de renforcer les alliances entre royaumes africains et puissances coloniales, dans un contexte de forte concurrence.
Aniaba arrive à la cour de Louis XIV, où il est accueilli avec tous les honneurs réservés à un prince africain.
En 1687, on le baptise à Notre-Dame de Paris, avec pour parrain Louis XIV, un geste hautement symbolique et stratégique.
Ce baptême illustrait les ambitions missionnaires de la France. Tout en consolidant son influence diplomatique en Afrique de l’Ouest.
Durant son séjour, on forme Aniaba aux pratiques européennes et l’intègre dans l’armée française. Un tournant important dans sa vie.
Il devient lieutenant dans le régiment des dragons. Renforçant l’idée d’une alliance entre la France et la côte ouest-africaine.
Louis XIV voyait en Aniaba un ambassadeur capable d’étendre l’influence française sur les royaumes africains stratégiques et influents.
Son parcours, entre découverte culturelle et mission politique, continue de fasciner historiens et artistes des deux continents.
HARON LESLIE
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
