Pierre Kipré: « articuler les cultures endogènes avec l’éducation contemporaine »

2 mois

Résumé de la communication du Professeur Pierre Kipré, Président du Comité Scientifique du Séminaire sur les Cultures Endogènes

« L’élite culturelle de l’Afrique contemporaine doit en grande partie son statut et sa reconnaissance sociale à sa formation dans les savoirs et savoir-faire occidentaux. Cependant, dans certaines régions, l’activité et la production des intellectuels africains non-europhones renvoient parfois aux anciennes logiques éducatives. Et à des systèmes culturels différents.

La rencontre entre la culture occidentale et celle de ces peuples africains, facilitée par les échanges commerciaux de l’ère précoloniale et, surtout, par le succès des conquêtes coloniales, a provoqué divers traumatismes. Principalement au sein de l’élite sociale.

La question de l’identité culturelle africaine est devenue de plus en plus pressante à mesure que se posait le défi du développement autonome du continent. En particulier en ce qui concerne la résolution des problèmes spécifiques liés à l’identité culturelle de ses peuples.

La pensée rebelle africaine désigne ces problématiques sous le terme « cultures endogènes ».

Pour en marquer les caractéristiques et l’essence dans le processus d’affirmation de l’identité africaine, à travers les modèles éducatifs que l’Afrique précoloniale proposait.

À travers l’école, aujourd’hui principal lieu d’acquisition des savoirs, savoir-faire et valeurs introduits par la colonisation occidentale, les Africains vivent divers traumatismes. Parmi ceux-ci, on peut citer l’accès inégal à la production culturelle, la primauté des cultures occidentales importées et, par conséquent, la domination de leurs valeurs sociétales. Ainsi que le recul de la capacité de renouvellement des cultures endogènes.

Face à cette situation, il devient impératif de mieux articuler ces cultures endogènes avec l’éducation contemporaine. Ce renouvellement des cultures africaines pourrait offrir une réponse plus adaptée aux besoins spécifiques du continent.

En outre, les cultures endogènes africaines, loin d’être un fardeau, peuvent constituer un apport considérable à la culture universelle. »

Propos retranscrits par

HARON LESLIE

photo:dr

POUVOIRS MAGAZINE

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