Le 6 novembre est en effet une date symbolique pour la littérature africaine, car elle est célébrée comme la Journée de l’écrivain africain.
Mais au-delà de cet hommage à Cheikh Anta Diop, cette journée est aussi l’occasion de célébrer et de réfléchir sur le rôle crucial des écrivains africains. Dans la construction de l’identité, la diffusion de la culture et la défense des droits sur le continent. L’écrivain africain est un acteur majeur dans la lutte pour l’indépendance, l’autodétermination et la dignité des peuples africains. Ses œuvres sont des vecteurs puissants de l’histoire, des luttes sociales, des réalités contemporaines et des espoirs d’avenir.
Que penser de cet anniversaire ?
La journée du 6 novembre est une occasion de rendre hommage à tous les écrivains et intellectuels africains qui, à travers leurs mots, leurs récits et leurs réflexions, ont façonné la pensée africaine moderne.
Que ce soit Wole Soyinka, Chinua Achebe, Ngũgĩ wa Thiong’o, Mariama Bâ, ou encore Aminata Sow Fall, tous ont contribué à façonner les représentations culturelles. Et les discussions sur le destin des peuples africains.
Une prise de conscience des enjeux actuels. L’écrivain africain n’est pas simplement un créateur, mais aussi un témoin de la réalité sociopolitique du continent. Ses écrits portent souvent sur des thèmes d’actualité. Comme les inégalités, les conflits, la corruption, la pauvreté, mais aussi la résilience, la solidarité et la quête d’un avenir meilleur.
En cette journée, il est important de réfléchir aux défis que les écrivains africains continuent de rencontrer. La censure, l’accès aux plateformes de publication, et la difficulté à vivre de leur art. Dans un contexte où les infrastructures culturelles restent souvent insuffisantes.
DAOUD KAMEL
Une réflexion sur la langue et la culture. La littérature africaine, souvent écrite en langues coloniales (comme le français ou l’anglais), interroge aussi la question de la langue dans laquelle l’histoire d’un peuple peut être racontée. La question de l’afrocentrisme, de l’émergence des langues africaines dans la littérature et du retour à une forme d’authenticité est un autre enjeu qui mérite d’être mis en lumière.
Un appel à l’unité et à la solidarité. Les écrivains africains ont souvent utilisé leur plume pour dénoncer les divisions artificielles héritées de la colonisation. Et appeler à l’unité continentale. En 2024, cette mission reste d’actualité. L’unité africaine, tant au niveau des États que des populations, reste un objectif primordial pour surmonter les défis économiques, politiques et sociaux.
Un regard sur la relève. Enfin, cette journée est l’occasion de réfléchir à la nouvelle génération d’écrivains africains. Avec des auteurs comme César A. S. Makau (Kenya), Abdourahman Waberi (Djibouti), Sofi Oksanen (Finlande-Afrique), Kamel Daoud (Algérie) à Goncourt 2024.
HARON LESLIE
photo: dr
POUVOIRS MAGAZINE
