Professeure Virginie Konandri, la seule femme parmi les sept nouveaux membres de l’ASCAD ?
Intellectuelle passionnée et figure emblématique des lettres ivoiriennes, on a intronisé la professeure Virginie Konandri. C’est la seule femme parmi les sept nouveaux membres de l’Académie des Sciences, des Arts, des Cultures d’Afrique et des Diasporas africaines (ASCAD). Son mentor et guide intellectuel, le regretté professeur Sery Bailly, a influencé son engagement académique. Et enrichi son parcours
Le professeur Kouadio Jérémy a brossé le portrait de cette académicienne accomplie. Résumant avec admiration sa trajectoire. Née le 2 juillet 1960 à M’Bahiakro et mère de deux enfants, Virginie Konandri a su allier vie personnelle et engagement professionnel au service de l’excellence.
Dès les années 1980, elle s’engage dans un parcours académique rigoureux. De la Côte d’Ivoire à la Sorbonne Nouvelle, se spécialisant en littérature et civilisation françaises. Konandri s’est ensuite imposée dans la recherche sur les mythes fondateurs de la société africaine.
Publiant plusieurs ouvrages et articles majeurs sur ce thème.
En 2015, elle accède au rang de professeur titulaire, ajoutant à son parcours une série de responsabilités administratives importantes. Notamment à l’Université Félix Houphouët-Boigny, où elle a supervisé des programmes de lettres modernes. Et dirigé la scolarité centrale jusqu’en 2023.
Son intégration à l’ASCAD représente un point culminant de son engagement académique.
Pour le Pr Kouadio Jérémy, le parcours de Konandri témoigne d’une persévérance remarquable. Et d’une contribution inestimable à la culture intellectuelle ivoirienne. « Entre le décryptage des mythes et la transmission des savoirs, elle a su éveiller la curiosité intellectuelle et l’esprit critique au sein de l’académie », a-t-il déclaré. La présentant lors de la cérémonie d’investiture des sept nouveaux membres de l’ASCAD. Soulignant l’importance de sa nomination comme un signal fort pour les femmes du monde académique.
L’hommage à Sery Bailly, un guide irremplaçable
Émue, la professeure Konandri a profité de cette occasion pour rendre hommage au professeur Sery Bailly, son mentor et prédécesseur à l’ASCAD, décédé mais toujours présent dans l’esprit de ses collègues et disciples. Pour elle, Sery Bailly était plus qu’un modèle ; il incarnait l’intellectuel complet, passionné de la culture ivoirienne et de l’humanisme.
Elle a souligné le « transport béatifique » que représentait la relation qu’elle avait nouée avec lui, exprimant une gratitude profonde envers celui qu’elle appelle son « père intellectuel » et son « guide ».
Elle a évoqué son admiration pour la manière dont Sery Bailly privilégiait le « héros ordinaire », cet individu dont la vie simple et résiliente résonne comme un écho des valeurs africaines.
À ses yeux, occuper le siège de Sery Bailly est une responsabilité immense.
Un héritage qu’elle souhaite honorer en poursuivant l’engagement du défunt pour les arts et lettres africaines
. Elle s’est sentie portée par ses paroles lors de leur dernière collaboration et par l’esprit de ses travaux, qui continueront à inspirer ses recherches et contributions à l’ASCAD.
À travers son discours et sa carrière, la professeure Konandri incarne l’engagement envers une vision éclairée et inclusive du savoir. Son intronisation au sein de l’ASCAD symbolise la reconnaissance de son parcours. Mais aussi la perpétuation de la mission d’un grand intellectuel ivoirien, Sery Bailly, qui l’a profondément influencée. Ce passage de témoin au sein de l’académie représente pour le Pr Konandri une invitation à poursuivre cette voie exigeante de la culture et de la connaissance. Aux côtés de ses pairs de l’ASCAD, afin de transmettre aux générations futures des valeurs intellectuelles durables.
Man Bé
Photo : POUVOIRS MAGAZINE
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