Du 9 au 19 novembre, Abidjan accueillera la première édition d’un festival de graffiti.
une initiative ambitieuse portée par le collectif GI 225, fondé par Albéric Kouassi. En tant que professeur à l’INSAAC et artiste engagé, Kouassi souhaite transformer le paysage artistique urbain ivoirien. Des talents variés, tels que Zoro Zipa, peintre reconnu, Inès Ebagnitche, galeriste influente, et George Brou, architecte de renom, apporteront leur expertise et leur vision à cet événement.
L’artiste BENJAMIN, surnommé « Le Filleul de Bouna », sera également présent, apportant une dimension internationale au festival.
Les artistes du graffiti aspirent à des formats plus grands pour toucher un public plus vaste. Contrairement aux œuvres sur chevalet, qui mesurent seulement 2 à 3 mètres, les murs de la rue s’adressent à tous : riches, pauvres, membres de la haute société, et passants. C’est une manière de rendre l’espace urbain plus vivant et accessible à tous.
Le graffiti peut également contribuer à la salubrité des villes en embellissant des surfaces souvent négligées.
Toutefois, le paradoxe réside dans le fait qu’il est facile d’accuser ces artistes de dégradation. Bien que la Côte d’Ivoire n’ait pas encore une véritable « pâte » artistique unique, la thématique du « vivre ensemble » émerge comme un fil conducteur de cet art.
Les Ivoiriens, d’origine cosmopolite et marqués par des expériences de guerre, sont capables de réagir à travers le graffiti. Cet art devient alors un moyen puissant de dialogue et de réconciliation. Où les émotions et les histoires personnelles se mêlent pour créer une œuvre collective. Le graffiti se transforme ainsi en un reflet de la société ivoirienne, unissant ses diverses cultures et vécus dans un message d’espoir et de solidarité.
Ces artistes, soutenus par des mécènes comme Gazelle Guirandou et René Yédiéti, incarnent la diversité et la solidarité du mouvement graffiti en Côte d’Ivoire. Ce festival ne se limite pas à une simple exposition artistique ; il constitue un véritable carrefour des arts, un lieu de rencontre entre cultures, générations et communautés.
Le festival représente également une occasion unique d’attirer des visiteurs du Bénin, d’Afrique du Sud et d’autres régions.
Ces échanges culturels enrichiront notre paysage artistique, favorisant ainsi la création de liens solides entre les différentes communautés. Les visiteurs auront l’opportunité d’admirer des fresques réalisées par des artistes talentueux sur plusieurs sites emblématiques de la ville. Chaque œuvre sera l’occasion de discuter avec les artistes, de comprendre leur vision et de participer à des ateliers interactifs.
L’utilité d’un tel projet va bien au-delà de l’aspect artistique. Ce festival peut également stimuler le développement économique local, attirant des touristes et générant des revenus pour les entreprises environnantes. De plus, en offrant une plateforme aux jeunes artistes, cet événement peut contribuer à l’éducation artistique et à la sensibilisation à l’importance de l’art urbain.
Pour que cet événement atteigne son plein potentiel, il est essentiel que les autorités locales et nationales s’y intéressent activement. Leur soutien pourrait non seulement renforcer la visibilité du festival, mais aussi encourager le développement de l’art urbain en Côte d’Ivoire.
La première édition de ce festival de graffiti est une occasion à ne pas manquer pour célébrer notre diversité culturelle tout en soutenant les artistes locaux. C’est un appel à l’action pour les autorités, les entreprises et les citoyens afin de faire de cet événement un succès mémorable qui marquera l’histoire artistique d’Abidjan. Ensemble, engageons-nous à promouvoir l’art urbain et à célébrer la créativité de notre pays.
AK
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE