Escroquerie: des Africains séquestrés par une mafia de Chine

2 semaines

Le « butchering » ou « dépeçage de porc » est une escroquerie en ligne sophistiquée qui attire des victimes sous de fausses promesses d’emploi. Principalement dans le domaine des cryptomonnaies.

Cette activité criminelle aurait généré environ 75 milliards de dollars depuis 2020. Les victimes, souvent séduites par des offres alléchantes, se retrouvent piégées dans un système d’exploitation. Elles doivent travailler pour des mafias qui les exploitent.

Bridget Motari, une Kényane ayant survécu à cette expérience, a choisi de partager son histoire sous sa véritable identité. Contrairement à de nombreux autres rescapés qui préfèrent rester anonymes par crainte de représailles. À son arrivée à Bangkok, elle s’attendait à intégrer une entreprise de commerce en ligne. Cependant, on l’a rapidement transportée au Laos, sans se douter de la gravité de la situation.

Une fois arrivée dans l’un des nombreux complexes de fraude, elle a découvert un environnement carcéral. On confisque les téléphones et passeports des travailleurs qui ne peuvent plus  s’échapper.

Dans ces complexes, souvent décrits comme des « camps de travail », les victimes doivent rembourser une prétendue « dette » envers leurs ravisseurs.

Lorsque les victimes réussissent à appâter leurs cibles, elles leur proposent des investissements en cryptomonnaies.

Tandis que les ingénieurs prennent le relais pour siphonner les fonds via des liens piégés. En 2023, ces arnaques auraient coûté près de 4 milliards de dollars à des milliers d’internautes américains, selon le FBI.

Une Kényane, ayant passé six mois dans un camp au Laos, témoigne que les employés sont soumis à des violences physiques s’ils ne sont pas productifs. Un Marocain piégé en Birmanie raconte avoir été battu pour avoir refusé de travailler. Les sévices vont jusqu’à des actes de torture. Et des captives d’origine asiatique peuvent être contraintes à la prostitution. Pire encore, des témoignages évoquent des prélèvements d’organes sur certaines victimes. C’est le cas de Grace Mata, une Kényane morte dans des circonstances suspectes dans un complexe de cyberfraude.

Le recrutement des jeunes Africains se fait de plus en plus en ligne, rendant la détection des arnaques plus complexe. Wycliffe Onguti Magara, un trafiquant identifié en 2023, avait orchestré le recrutement de centaines de personnes à Nairobi. Bien qu’il soit désormais en fuite, les recrutements continuent, souvent à travers les réseaux sociaux, où les captifs sont utilisés pour attirer d’autres victimes.

Un exemple récent est celui d’une Zambienne de 27 ans qui a reçu une offre d’emploi sur Facebook. Ne se doutant pas qu’on allait l’emmener contre son gré au Laos. Dans le complexe, on l’a forcée à devenir « chasseuse de têtes », recrutant d’autres personnes sous la menace. Elle a dû convaincre des individus en ligne, leur promettant des emplois, tout en sachant que leur destin serait similaire au sien.

Le « butchering » représente une menace croissante.

ETHAN GNOGBO

photo:dr sce; LM

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