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Secteur éducation-formation: Les enseignants brisent la trêve

Depuis trois jours, la plupart des établissements scolaires des grandes régions sont restés fermés.

Notamment dans le secondaire public. On parle de 80% de taux de suivi dans les chefs-lieux de régions tels que Divo, Daloa, Odienné, San-Pedro, Bouaflé. Les enseignants ont déserté les salles de classe pour réclamer des primes d´intéressement lié aux difficultés de leur métier. Comme cela se pratiques dans d´autres corps de métier de la fonction publique.

La Fédération de l´enseignement, la formation et la recherche de Côte d´Ivoire (FEFR-CI), et   l´intersyndical ont gagné le pari de la mobilisation pour cette première journée. Malgré les appels au calme particulièrement motivé des signataires de la trêve sociale. Le terrain, le moins qu´on puisse dire, vient de réduire à la portion congrue, leur légitimité à parler au nom des fonctionnaires du secteur éducation-formation.

« Que faut il encore pour démontrer que nous avions eu raison très tôt. Nous avions souhaité que les négociations devant aboutir à la signature de la trêve sociale soit inclusives, on a préféré nous en exclure. Pour satisfaire les affinités. Voici où nous en sommes. » Regrette Pacôme Attabi, Premier Secrétaire général confédéral de la Centrale Espoir (C.S.E). La dernière-née des centrale, perçue dans l´opinion comme l´instigateur de se regain de dynamisme du syndicalisme en Cote d´Ivoire. Après un peu plus de cinq ans de mise en veilleuse.

Soro Mamadou, Gnogbo Paul, Zadi Gnagnan, Bli Blé et autres n´ont-ils pas surenchéri leur emprise sur la base.

Juste pour rentrer dans les bonnes grâces du pouvoir alors à la recherche d´alliés pour museler les syndicats ?  En tout cas la réalité du terrain laisse libre cours à toutes les spéculations.  Des spéculations davantage nourries par leur nouveau train de vie.

Quelle lutte peut-on encore incarner quand on est à la tête d´institutions publiques ou parapubliques, véritables caisses noires des pouvoirs ? Un internaute n´a pas hésité à rapprocher Gnogbo Paul et Pétain. C´est bien plus qu´une comparaison, dans ce contexte. Faut il parler de mauvais casting de la part du pouvoir ? A quelque niveau, en effet.

Et les traits tirés d´une Mariatou Koné, ministre de l´éducation nationale et de l´alphabétisation, brutalement sortie de son confort du 26e étage.

Tentant de nier la réalité, est le signe le plus expressif d´un politique qui s´est senti trahi.

Les assurances données par la cohorte maligne de signataires de trêve, au cours de la réunion d´urgence du dimanche dernier, n´ont pas eu d´écho auprès de la base.

Mais, bien plus que le choix des interlocuteurs, c´est l´angle sous lequel le pouvoir aborde les revendications des enseignants qui gêne.

Cette tendance à s´accrocher aux poncifs et mettre au-devant de la scène, les signataires de la trêve pourtant décriée par la majorité. Ce sont les mêmes qui écument encore le comité consultatif. Une instance si importante du dialogue social mise en place par la ministre de la fonction publique, le 10 octobre dernier.

« J´ai toujours dit qu´on ne règlerait pas le problème des fonctionnaires en général, et celui des enseignants en particulier de cette façon. Parce que le problème de fond, c´est le pouvoir d´achat qui s´érode. Il faut donc agir sur l´Indice Référentiel de base (IRB) qui est de 233,33 Fcfa, depuis les années soixante. Il faut le bonifier. Et cela va régler une bonne partie des disparités dans les traitements des fonctionnaires. » Renchérit Pacôme Attabi. En clair, à la table des négociations on n’invite pas les plus représentatifs parce qu´on refuse d´entendre les propositions qui fâchent.

Les enseignants ont déchiré l´accord de trêve, seulement deux ans après sa reconduction. Et la rumeur fait état de veillée d´arme, dans les autres corps de la fonction publique. Pour ne pas arranger les choses.

Erick Fofana

photo:dr

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