Tuer un collègue n’est pas un dérapage, c’est un assassinat.
Rien d’autre. Cet acte tragique souligne une inversion inquiétante du droit et de la justice. Aujourd’hui, l’État lui-même semble ne plus croire en ses propres ordres, laissant place à l’impunité. Ou faisant force à une punition démesurée.
Quand une personne déclare son intention de partir, sans préciser quand, il est facile d’y croire. Pourtant, cette promesse ne l’engage en rien. Et il ne risque rien tant que nous restons silencieux.
Il est temps de prendre conscience de notre responsabilité. Nous ne pouvons accuser ceux qui nous trompent lorsque c’est nous-mêmes qui choisissons de croire en leurs mots vides. Les Ivoiriens attendent des comptes, ils exigent que ceux qui ont commis des crimes soient punis à la hauteur de leurs actes.
La douleur des familles endeuillées est amplifiée par la présence de ceux qui, par leur comportement, renforcent la colère et l’indignation.
Les voyous, ainsi que certains membres des autorités, semblent penser qu’il suffit de mater ceux qui osent critiquer la triste réalité au lieu de corriger ce qu’il y a de laid dans notre société. Ce désengagement des Ivoiriens face à l’histoire est alarmant. En Côte d’Ivoire, il est plus facile d’écouter ceux qui racontent des histoires que d’entendre ceux qui disent l’histoire et relatent les vérités difficiles.
Il est impératif de rétablir un dialogue constructif, de donner une voix à ceux qui souffrent et d’agir pour une justice authentique. L’avenir de notre nation dépend de notre capacité à affronter les réalités. A exiger des comptes et à construire ensemble un véritable état de droit. Les Ivoiriens méritent mieux qu’un récit édulcoré des événements. Ils méritent la vérité et la justice. Même si elles n’arrivent pas à la cheville de l’argent.
AK
photo:dr
POUVOIRS MAGAZINE
