Henri Bah:  » Fpi, Rdr, …tous les partis politiques ont copulé avec la Fesci »

2 semaines

La FESCI : un outil politique au service de l’instabilité et des inégalités

Le professeur Henri Bah, éminent spécialiste en philosophie politique à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké est le lauréat de la 5ème Edition du Prix du Meilleur Enseignant-Chercheur de Côte d’Ivoire en 2017.

Il a récemment évoqué la situation complexe de la FESCI. Où il y a eu mort d’hommes.

Il a souligné que le débat actuel ne devrait pas se limiter à des accusations mutuelles, mais plutôt à une analyse profonde de la dynamique en jeu. La FESCI, créée pour s’opposer au PDCI, est conçue à l’origine comme un instrument de contestation politique. Visant à faire tomber un régime jugé obsolète.

Selon le professeur Bah, les universitaires ont joué un rôle crucial dans l’encouragement de la FESCI. Conscients que la jeunesse est souvent le berceau de toute révolution. Les jeunes sont naturellement rêveurs, aspirant à une société où les inégalités sont éradiquées.

Ce désir, souvent idéaliste, constitue ce qu’il appelle le « masque de la jeunesse« . Il observe que peu importe l’orientation politique, chaque groupe a tenté de tirer profit de la FESCI. La transformant en un outil d’instrumentalisation.

Il explique également que le Comité des Élèves et Étudiants de Côte d’Ivoire (CEECI) est né à un moment critique où le PDCI était affaibli. Les partis en coalition, notamment le RDR et le FPI, étaient dans un conflit pour tenter de prendre le contrôle de la FESCI. Ce moment a marqué une fracture significative au sein du mouvement estudiantin.

Révélant la façon dont la politique peut déformer des organisations initialement destinées à représenter les étudiants.

Le professeur Bah critique également la complicité des partis politiques, qu’ils soient de gauche, de droite ou du centre, qui sont tous trempés dans cette affaire. L’État, selon lui, a failli à sa responsabilité en n’agissant pas plus tôt.

Des ministres issus des différentes formations politiques ont souvent défilé sur les campus universitaires. Négociant avec les jeunes de la FESCI pour des gains politiques à court terme.

Il fait état d’une exploitation flagrante de la FESCI, qui a conduit à des tragédies récentes. Aujourd’hui, après des pertes humaines tragiques, l’État se trouve contraint de réagir. Mais les décisions prises semblent tardives. Il déplore que des enseignants aient été victimes d’agressions, que des résultats d’examens aient été détruits. Et que les universités aient dû fermer en raison de l’instabilité générée par la FESCI.

Le professeur Bah se demande pourquoi l’État n’a pas pris l’initiative de dissoudre cette organisation qui semble être devenue une menace. Sa réaction actuelle lui paraît problématique et réactive, plutôt que proactive. Il insiste sur la nécessité de dépolitiser la FESCI. En soulignant qu’il est crucial d’éviter son utilisation à des fins électorales.

Enfin, il souligne que le CROU, responsable de l’hébergement des étudiants, doit être conscient de cette situation tendue. Il est inacceptable que la FESCI occupe des chambres universitaires tout en étant sous le regard des autorités. Il appelle à un véritable changement dans la gestion des organisations estudiantines. Afin de garantir un environnement sain pour les étudiants. Et de préserver la paix dans les établissements d’enseignement supérieur.

ETHAN GNOGBO

photo:fr

POUVOIRS MAGAZINE

OPINIONS

DU MEME SUJET

Assalé Tiémoko: « pourquoi les autorités n’ont pas agi plus tôt et s’empresse subitement pour jeter les Etudiants dans la rue »

Député maire de Tiassalé, l’auteur de « J’ai vécu l’enfer de la Maca »

6 octobre: KKB s’en va

6 octobre, voilà un an que KKB est sorti du gouvernement, après