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Arsenal contre PSG: Nicolas Anelka explique…

Pour avoir joué aussi bien au Psg qu’à Arsenal, Nicolas Anelka était le mieux placé pour se prononcer sur la rencontre de ce jour.

Qui allez-vous soutenir entre Paris et Arsenal ?

Nicolas Anelka : J’apprécie le beau football, mais ma préférence ira à Paris, le club où j’ai été formé. Ce sont deux équipes qui veulent produire du beau jeu, ce que j’apprécie. Arsenal a retrouvé un jeu d’avant avec une solide défense et une projection rapide vers l’avant. Leur section offensive est techniquement très bonne et maîtrise la vitesse en contre-attaque, ce qui explique leur capacité à marquer beaucoup.

Ce match à l’Emirates Stadium sera-t-il le véritable révélateur du niveau parisien cette saison ?

C’est clairement le plus gros test pour le PSG afin de savoir ce qu’il vaut vraiment en Europe. La Ligue 1 ne peut pas mesurer le niveau du PSG. Pour l’instant, je suis optimiste. Même si Kylian (Mbappé) est parti au Real Madrid, Paris joue très bien. Ce match contre Arsenal va vraiment nous renseigner. L’équipe joue ensemble et chacun fait des efforts. Je ne dis pas que ce n’était pas le cas l’an dernier, mais je ressens une plus grande force collective. Le coach fait tourner son effectif sans que cela ne se ressente, il n’y a pas de dépendance à un joueur en particulier, et c’est très intéressant.

Comprenez-vous la philosophie de jeu de Luis Enrique ?

Il fait avec les joueurs qu’il a à sa disposition. Il n’y a plus de stars comme Mbappé ou Neymar, mais je pense que c’est un très grand coach. Il a su gérer Kylian de manière efficace. Maintenant, la star, c’est vraiment l’équipe.

Cela ne vous gêne pas de voir le PSG évoluer sans un véritable avant-centre ?

C’est vrai que Paris n’a pas un Erling Haaland. Randal Kolo Muani a un profil qui lui permet de jouer aussi sur les côtés. Je trouve qu’on est un peu dur avec lui. C’est un joueur plein de qualités et il produit de bons matchs. Cependant, je ne parviens pas à identifier son poste de prédilection. En Allemagne, il était très bon, mais il évolue dans un club avec beaucoup de grands attaquants, ce qui rend l’attente autour de lui très difficile.

Mbappé a-t-il été remplacé ?

Le changement est inévitable dans le football. Cela me rappelle Manchester City où Sergio Agüero marquait beaucoup de buts. L’arrivée d’Erling Haaland a modifié un peu le style de jeu, mais cela n’a pas empêché les buts de pleuvoir. Passer d’un joueur qui marque 40 buts à plusieurs joueurs qui en inscrivent chacun dix, c’est finalement comparable. C’est très rassurant de voir autant de joueurs capables de marquer, plutôt que de dépendre d’un seul.

Vous avez signé à Arsenal à 17 ans. Avec le recul, n’était-ce pas trop tôt ?

Non, je pense que j’ai fait les choses dans le bon ordre. J’ai d’abord eu une période d’adaptation, car je suis arrivé en février et n’ai joué dans l’équipe première qu’en janvier suivant, suite à une blessure d’un attaquant. C’était mon envie. Bien que j’étais précoce, j’ai su écouter cette précocité. S’adapter à une autre culture et une autre mentalité était essentiel. De plus, il y avait déjà beaucoup de Français à Arsenal, comme Arsène Wenger, Patrick Vieira, Rémi Garde et Emmanuel Petit. Tout était réfléchi et je n’ai jamais regretté mon choix.

En quoi l’Angleterre est-elle un pays de foot différent de la France ?

C’est difficilement comparable. En Angleterre, l’idée principale est d’être offensif et de marquer un but de plus que l’adversaire. En revanche, les Français abordent le football de manière plus tactique, comme un jeu d’échecs : si tu bouges, je bouge ; si tu restes immobile, je fais de même. Cependant, la mentalité a évolué en Angleterre, surtout avec l’arrivée de nombreux joueurs étrangers. Le style “kick and rush” n’existe plus. C’est dommage, car à mon époque, le football anglais avait une singularité que je regrette.

Propos retranscrits par

DESIRE THEA

photo: dr

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